Aujourd'hui, être adulte semble être synonyme d'indépendance : A chacun alors d'assurer son avenir, son succès, ses études, et sa profession. Souvent les autres semblent faire obstacle à la liberté d'initiative de chacun. En outre, la famille, les enseignants, les camarades, les amis eux-mêmes sont parfois « des empêcheurs » de tourner en rond. Sartres avait-il tord de penser « l'enfer, c'est les autres » ? Pourtant les autres me précèdent. Dès avant sa conception, le bébé commence à exister dans le désir de ses parents, il construira sa personnalité dans la relation aux autres. Cette élévation se fait-elle d'une manière solitaire - comme notre société voudrait nous le faire croire - ou bien solidaire ? Tout ce que nous sommes, le sommes nous avec les autres ? Si l'autre m'est nécessaire pour me construire et pour prendre conscience de ce que je suis, il a aussi besoin de moi. Ceux qui m'entourent appellent donc ma confiance. Je ferai qu'autrui sera reconnu comme partenaire ou concurrent, comme ami ou ennemi, frère ou étranger. Loin d'être une chaine, cette relation à l'autre est-elle une chance ? C'est sur ces points que le texte « L'Erreur de Narcisse » de Lavelle insiste. Devons-nous à l'image de Narcisse, nous contempler seul au point d'en mourir, ou chercher la vérité de soi avec humilité et ouverture ?
Nous analyserons donc dans un premier temps ce qui fait la grandeur d'une vie humaine et ce qui nous permet de le constater, de l'enrichir, puis pour terminer nous observerons la face cachée d'une démarche d'apprentissage de soi (...)
[...] Quelque chose en lui l'avertit de la distance qui demeure entre ses sentiments et ses expressions. Il en va de même du peintre déçu par son œuvre, du scientifique insatisfait de son expérience, de l'écrivain mécontent du début de son roman Il y a donc bien un pôle subjectif qui nous échappe mais qui, paradoxalement, nous aide à nous définir, à définir ce qui nous correspond et ce qui ne nous correspond pas. En outre, nous sommes tous des êtres de désir, non seulement du désir d'avoir plus, mais surtout de celui d'être plus : et non l'homme que je veux être et qui cherche toujours à surpasser sa nature et à guérir ses imperfections L'autre, lui, pourra ainsi voir ma personne telle qu'elle se présente au jour d'aujourd'hui, dans ma situation et mes traits personnels ainsi que les traits de ma condition humaine (ce qui fait de moi un homme, c'est-à-dire mes aptitudes à penser mais aussi ma tendance à la petitesse, à l'erreur pour reprendre les termes pascaliens : à la vanité) : Il ne voit en moi que l'homme manifesté, celui qui se distingue de tous les autres par son caractère et par ses faiblesses L'homme se pose des questions Ceci est le propre de l'homme. [...]
[...] Cette démarche toute simple repose sur une double confiance : en soi et en l'autre. En effet, chacun sait quelque chose, chacun peut et doit apprendre, chacun est capable de donner et de recevoir et c'est la meilleur façon de grandir ensemble, de se construire et de se découvrir. Il est cependant bien des façons de se faire proche de l'autre. Par exemple, Ste Thérèse, a découvert que l'essentiel n'est pas dans ce que l'on fait, mais dans ce que l'on est pour les autres. [...]
[...] Chacun veut réussir sa vie. C'est difficile et on peut bien décomposer la question de qui suis-je en autant de parcelles qu'il se pourra comme disait Descartes, on ne peut donc pas trouver un seul et unique chemin réponse puisque ces chemins sont aussi multiples que la diversité humaine. De plus, nous appartenons tous au monde physique et biologique de l'univers : c'est une évidence. Nous sommes faits des mêmes atomes que tous les autres êtres, du même type de composants biologiques et de cellules que tous les autres. [...]
[...] Loin d'être une chaine, cette relation à l'autre est- elle une chance ? C'est sur ces points que le texte L'Erreur de Narcisse de Lavelle insiste. Devons-nous à l'image de Narcisse, nous contempler seul au point d'en mourir, ou chercher la vérité de soi avec humilité et ouverture ? Nous analyserons donc dans un premier temps ce qui fait la grandeur d'une vie humaine et ce qui nous permet de le constater, de l'enrichir, puis pour terminer nous observerons la face cachée d'une démarche d'apprentissage de soi. [...]
[...] Se connaître soi-même demande dès lors une certaine lucidité que la conscience à elle seule échoue à nous donner. En effet, trouver qui nous sommes ne consiste pas à s'isoler de tout, mais à exprimer dans le monde l'unité de sa vie personnelle à travers la présence d'autrui, et à travers actes et paroles réfléchies, nourries de l'expérience d'autrui et des aléas de la vie. De plus, Martin Heidegger, dans l'Etre et le temps, parle d'un réseau d'échange du savoir. [...]
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