Recourir au langage, est-ce renoncer à la violence ? - publié le 05/04/2021

Thèmes abordés

Recourir au langage, renoncer à la violence, expression d'une pensée, communication, conscience, traumatisme, psychothérapie, dialogue pacifié, sophistique, Socrate, Pierre Bourdieu, société

Résumé du document

Le langage est un instrument indispensable pour communiquer avec autrui ainsi que pour nous comprendre nous-mêmes. Cette faculté générale de transmettre des signes est très souvent utilisée pour dialoguer afin d'exprimer une pensée. La violence, elle, est l'usage illégitime d'une force dans le but de nuire à quelqu'un ou de le soumettre contre sa volonté. Le langage et la violence semblent donc être deux choses totalement distinctes. Nous pouvons donc nous demander si recourir au langage c'est renoncer à la violence.

Extraits

[...] Cependant, cela peut être très dangereux, car l'autorité peut neutraliser le sens critique de ceux qui s'y soumettent. L'expérience de Milgram sur la soumission à l'autorité le montre très bien. Un faux scientifique en blouse blanche, qui se voit conférer une autorité par son soi-disant statut, demande de donner une décharge électrique de plus en plus forte à quelqu'un d'innocent. Cela démontre bel et bien que l'usage du langage peut pousser à la violence. De plus, la langue parlée par un individu, son capital symbolique, peut être un outil de domination sociale selon Bourdieu. [...]

[...] Nous constaterons alors qu'en réalité le langage permet de transformer la violence. I. La capacité de réduire la violence L'usage du langage nous permet de dépasser la violence et d'entrer dans une communication bienveillante. En effet, la parole apparaît comme ce qui nous dote du pouvoir d'être dans un rapport authentique et humanisant à autrui, notamment lorsque celle-ci nous permet de le rassurer en lui témoignant notre bienveillance, notre écoute, mais aussi notre présence. La parole signe effectivement la présence de notre personne, de notre conscience, que notre corps seul ne suffit pas à affirmer. [...]

[...] À l'inverse, l'utilisation d'un langage inapproprié ou vulgaire peut être offensante et violente, décrédibilisant alors totalement une personne. III. Transférer la violence Enfin, le langage permet en fait de transformer la violence pour la rendre acceptable par notre société. Effectivement, la rhétorique, cet art du langage, est très souvent utilisée lors de débats comme une arme, comme un moyen pour ceux qui « s'affrontent » de pouvoir « anéantir » son ou ses opposants avec des arguments particulièrement bien construits et bien formulés. Les personnes entrent donc dans une sorte de conflit régulé dans lequel la violence physique des poings est remplacée par la violence symbolique de mots bien choisis afin de mettre l'adversaire hors-jeu. [...]

[...] Recourir au langage, est-ce renoncer à la violence ? Le langage est un instrument indispensable pour communiquer avec autrui ainsi que pour nous comprendre nous-mêmes. Cette faculté générale de transmettre des signes est très souvent utilisée pour dialoguer afin d'exprimer une pensée. La violence, elle, est l'usage illégitime d'une force dans le but de nuire à quelqu'un ou de le soumettre contre sa volonté. Le langage et la violence semblent donc être deux choses totalement distinctes. Nous pouvons donc nous demander si recourir au langage c'est renoncer à la violence. [...]

[...] Le langage est donc un outil essentiel pour réduire la violence qui pourrait être intériorisée suite à des traumatismes passés. De plus, le dialogue permet de réduire la violence, qu'elle soit verbale ou physique, en faisant appel à la raison. En effet, le fait de communiquer avec une personne faisant preuve de violence peut lui permettre de sortir de celle-ci, sans rentrer dans un cycle où l'on répond à la violence par la violence, ce qui aggraverait la situation. La personne violente pourrait alors exprimer autrement que par des coups par exemple ce qui provoque cet état agressif, permettant ainsi à l'autre de pouvoir offrir des solutions à travers un dialogue pacifié. [...]