Devoir répondant à ces consignes :
Développer une thématique qui ferait se croiser La recherche du temps perdu de Proust et la phénoménologie à travers ces pistes de réflexion :
- Comment décrire la vérité comme une expérience ?
- La vérité créée par l'art. Comment se fait-il que ce qui nous apparaît soit vrai alors que ce n'est qu'illusion. L'art se propose comme la solution et l'expérience d'un certain singulier pour rejoindre un universel
[...] » Contre ce constat tout l'effort sera de voir les choses elle-même, de ne pas se borner aux jugements prédicatifs et à la perception commune. Le moment 1900 partage cette même opération : l'opération commune de lever le voile de l'utilité déposée sur les choses et sur notre propre contenu de conscience : au même titre Proust explore depuis sa subjectivité le monde des signes et s'évertue à voir par-delà l'apparence, à lire toutes ces personnes qui déploient des manières de voiler le réel et d'y rester étranger. [...]
[...] D'une certaine manière les moyens présentes une similitude autrement dit le travail parait de même nature mais la finalité n'est pas identique : Celle de Proust apparait comme le retour à soi en vivant singulièrement un événement transcendantal. Mais ce moment de l'événement n'est pas le seul rapport au temps que travaille Proust. Nous pourrions reprendre l'analyse pertinente d'un lecteur éclairé inattendu de Proust à savoir Xavier Le Pichon, géologue de formation qui lors de son intervention au Collège de France dans le cours d'Antoine Compagnon propose une intervention sous le titre provocateur : « Le temps de Marcel Proust est le temps des géologues ». [...]
[...] Dans son article « Proust phénoménologue » la partie la plus riche est sans doute la dernière intitulée La Recherche comme enquête phénoménologique. La leçon d'Elstir y est décrite comme méthode phénoménologique consistant à détacher des noms d'objets reconnus sous la forme d'une êpochê vis-à-vis de ce qui est su et senti ou projeté ou attendu par notre mémoire pour atteindre la chose même et utiliser stratégiquement les analogies par métaphore pour rouvrir à une manière autre d'appréhender la chose si bien que les mats d'un tableau impressionnistes à la Turner liées à des analogies inspiratrices permettront d'en faire surgir la singularité. [...]
[...] y compris la lente infusion que produit le temps sur les visages comme puissance de transformation et de changement ? Un point précis mérite d'être abordé notamment la comparaison de la phrase de Vinteuil d'avec Les tempos-objets[3] ( Zeitobjekte) chez Husserl : L'année précédente, dans une soirée, il avait entendu une œuvre musicale exécutée au piano et au violon. D'abord, il n'avait goûté que la qualité matérielle des sons sécrétés par les instruments. Et ç'avait déjà été un grand plaisir quand au-dessous de la petite ligne du violon mince, résistante, dense et directrice, il avait vu tout d'un coup chercher à s'élever en un clapotement liquide, la masse de la partie de piano, multiforme, indivise, plane et entrechoquée comme la mauve agitation des flots que charme et bémolise le clair de lune. [...]
[...] La notion de recherche. Ensuite comme le souligne Deleuze dans Proust et les signes, Proust présente son œuvre comme une recherche dans le sens de recherche « de la vérité » au même titre qu'un Husserl, ayant d'abord été psychologiste soumis à l'influence de Brentano, puis qui s'est orienté vers la logique ( dont le séminaire de Logique génétique de Fribourg ( 1919-1920) en témoigne) et enfin qui atteint une phénoménologie comme analytique du rapport aux opérations internes du sujet dans son auto-génèse et dans ses étapes de détermination au sein du processus de connaissance et de raisonnement et analytique du rapport aux opérations externes du sujet vis-à-vis et au regard de sa propre perception. [...]
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