Chaque jour des millions de chercheurs à travers le monde tentent de percer les fameux « mystères de la science », qu‘il s'agisse de génétique, de mathématiques ou d'astronomie. La recherche scientifique occupe une place prépondérante dans notre société, et chacun y place beaucoup d'espoir. La science apparaît en effet comme le savoir par excellence qui délivrera les hommes de tous les maux. Maîtriser les connaissances scientifiques et la performance ne suffit pas à assurer que l'on trouvera ce que l'on cherche.
Tout d'abord, il nous faut nous intéresser à ce qui caractérise la démarche et la recherche scientifique. En outre, les « certitudes » des sciences peuvent être discutables, et il faut être assez ignorant de la réalité de la science en devenir et de son histoire pour croire que la science pourrait atteindre la vérité. La maîtrise de la performance ne donne qu'une formation de « technicien », et non pas de chercheur scientifique en tant que tel, c'est-à-dire stimulé par la découverte et la recherche de la vérité : c'est ce qui le rapproche du philosophe. Platon présente la recherche de la vérité comme débutant en nous détournant des apparences du monde sensible.
La recherche de la vérité ne peut-elle être un savoir vrai qui nous pousse à avancer et nous rassure sur la vie, même si ce n'est pas parce qu'il est efficace que nous avons la certitude qu'il est vrai ? De ce point de vue, qu'est-ce qui caractérise la démarche scientifique ? La recherche scientifique est-elle une recherche de la vérité ? La question traite du rapport à l'homme à son existence, elle est métaphysique, tout en s'appuyant sur une expérience psychologique qu'il s'agit d'interroger et d'expliquer.
[...] La recherche scientifique est-elle une recherche de la vérité ? La question traite du rapport à l'homme à son existence, elle est métaphysique, tout en s'appuyant sur une expérience psychologique qu'il s'agit d'interroger et d'expliquer. Tout d'abord, voyons ce qui peut être tenu pour science et ce qui caractérise la démarche scientifique. Les mathématiques sont souvent tenues pour le modèle des sciences et même pour les seules véritables sciences parfois. L'étymologie mathesis désigne l'action de s'instruire, d'apprendre. Cela équivaudrait donc à dire que les mathématiques seraient le savoir à acquérir pour être instruit. [...]
[...] La recherche du philosophe conduit à une prise de conscience socratique de sa propre ignorance, mais le philosophe ne s'en affecte pas. Le bonheur réside dans l'acceptation de soi et de ses limites, et dans la recherche perpétuelle de la vérité, le désir de connaître et de comprendre. Bibliographie indicative L'emprise du vrai : connaissance scientifique et modernité Berthelot, Jean-Michel / Presses universitaires de France / impr La vérité est-elle scientifique ? Séminaire interdisciplinaire du Collège de France / Éd. [...]
[...] Toutefois, la recherche scientifique pose la question philosophique de la définition de l'homme. Les scientifiques doivent aborder des problèmes plus vastes que ceux posés par leurs seuls travaux. Ainsi on peut s'interroger sur la valeur du corps et de la vie : que valent-ils ? Peuvent-ils être vendus comme une marchandise ou un soin ou le caractère vivant d'un être est-il sacré ? Quand commence la vie et qui peut décider de la fin de celle-ci ? Les chercheurs peuvent-ils prendre parti dans des débats sociaux, idéologiques et politiques sans autre légitimité que leur compétence scientifique ? [...]
[...] La connaissance scientifique est tenue pour vraie, c'est-à-dire qu'elle est nécessaire et universelle. Chacun s'y tient et s'y réfère, même les plus ignorants tentent de s'y raccrocher pour se rassurer et donner un sens à leur vie. Pourtant, chacun sait que les sciences évoluent chaque jour, apportant leur lot de rectifications, précisions ou même annulations. Par exemple, les postulats sont des principes utilisés dans la construction de systèmes déductifs, mais qu'on admet, on ne les démontre pas (on peut cependant tenter de le faire). [...]
[...] La recherche scientifique apparaît comme nouvelles théories et expérimentations, et les applications techniques sont prises pour des affirmations supplémentaires de la validité des théories. Le fait scientifique est toujours élaboré explicitement et consciemment, il n'est pas constaté mais construit. Si la philosophie n'a cessé de critiquer l'évidence sensible, c'est l'empirisme qu'elle critiquait, ce qui est donné immédiatement à nos sens. Les faits empiriques sont interprétés, mais de façon irrationnelle, en fonction de nos besoins, de nos préjugés, de leurs qualités, au lieu de leur essence. [...]
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