Peut-on dire que le comportement économique peut engendrer pour les agents économiques eux-mêmes des règles de conduite qui le conduisent à un comportement de nature éthique ? A supposer que les normes éthiques soient extérieures à la rationalité économique et à son objet, est-ce qu'elles ne prendraient pas un contenu kantien, et deviendraient incompatibles avec l'activité économique. Les normes morales interdiraient par exemple certains comportements économiques. D'où l'on peut poser la question de l'efficacité de la règle morale extérieure à la règle économique. Jusqu'à maintenant, on a posé la question qu'en parlant des individus. Mais, rien ne conduit à admettre que la question éthique économique se pose seulement en termes individuels. Peut-on imaginer des dispositifs institutionnels, des croyances collectives, qui produiraient aussi des effets d'éthique ?
[...] Et si le marché n'est pas trop volatile, les autres agents potentiels sont amenés à faire des transactions avec B et connaissant sa conduite. Ils n'échangeront pas avec lui. *Il y a un double effet de ces solutions : - elles produisent des effets conformes au jugement éthique : éviter les dommages bilatéraux, maintenir la confiance, satisfaire un intérêt commun. Mais ces instances ne prennent pas comme fondement le jugement moral de l'individu. - ces effets éthiques sont interprétés sur un mode utilitaire. [...]
[...] Ils constituent la condition fondamentale de la reproduction de l'échange. C'est cela qui rend les contraintes extérieures acceptables pour les agents eux-mêmes. Conclusion Si dans ces circonstances, l'éthique a un sens, ce n'est que pour des motivations économiques, des motivations de l'agent lui-même. [...]
[...] Or, ce contrepouvoir produit des effets moraux et politiques, car elle aboutit à une modération dans l'exercice du pouvoir politique. Maintenant, tout autoritarisme dans la pratique des prélèvements doit être banni. Seuls les gouvernements modérés sont viables : " il n'y a plus que la bonté du gouvernement qui donne la prospérité La rationalité économique permet indirectement de générer des biens moraux, en modérant le gouvernement. C'est la fin des coups d'Etat, au sens propre, c'est-à-dire la fins des coups de l'Etat contre les particuliers. Cependant, chez Montesquieu, cet effet moral règle les relations verticales entre gouvernants et gouvernés. [...]
[...] La recherche du profit est-elle compatible avec une éthique? Introduction * Quelle signification peut-il y avoir à rapporter un comportement réglé sur le profit économique et un comportement sensible à des valeurs qui a première vue contredisent la logique économique ? - logique économique : recherche pour soi-même d'un profit exclusif. Depuis le 18ème siècle, la notion d'intérêt s'est enrichi (A. Hirschmann) et désigne maintenant presqu'exclusivement un contenu économique et matériel qui est le but des agents économiques. Au début du 16ème, la notion d'intérêt est encore très large. [...]
[...] L'effet moral de la modération est négativement compensé. - pour les transactions, la solution proposée est manifestement déficiente. Même s'il y a une transaction avec coups répétés, il y aura toujours un dernier coup dans l'échange, et A ou B pourra toujours l'utiliser pour faire défection. Et, comme chacun des partenaires peut anticiper la défection, chacun fera une induction récurrente, et de défiance suspendra la transaction. donc la rationalité des agents, si elle produit des effets éthiques, ne le fait que de manière limitée et contingente. [...]
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