Le développement des technologies modernes a donné à l'homme la maîtrise de la nature et lui confère en même temps un immense pouvoir de destruction. Face à cette menace, de nombreuses organisations écologiques se battent pour le respect de l'environnement, allant parfois jusqu'à demander l'établissement d'un droit de la nature. Mais pour quelles raisons devrait-on respecter la nature ?
Que peut signifier tout d'abord un tel respect ? S'agit-il simplement de ne pas détruire la nature. Et comment faire alors : suffit-il de ne pas y porter atteinte, ou faut-il entreprendre une action positive, tâcher de suivre la nature, de se conformer à ses lois ? Doit-on aller plus loin encore et accorder du respect à la nature comme à un être humain, considérer qu'elle a une valeur absolue ? La nature n'est-elle qu'un ensemble de choses inertes dont l'homme pourrait se servir à sa guise, ou doit-on la respecter comme une personne morale et libre ? (...)
[...] Celui-ci ne peut donc en user à sa guise, en se contentant de l'entretenir parce que cela lui est utile. Au contraire, si la nature existe pour elle- même (sans intervention de l'homme), on doit la respecter non pas simplement en fonction de l'homme, mais aussi en elle-même. Il faut respecter la nature par devoir moral. En effet, la plupart des êtres naturels sont des êtres doués de sensibilité. Cela signifie qu'ils peuvent ressentir le plaisir et la douleur ; c'est pour cela qu'ils doivent être respectés. [...]
[...] Au contraire, l'homme n'est pas un être de nature, mais de culture. Cela signifie qu'il n'y a pas de nature humaine : en effet, tout ce qui peut sembler naturel en l'homme est en fait aussitôt transformé par la culture. Comme le montre Mauss dans Les techniques du corps, même les fonctions biologiques les plus élémentaires revêtent chez l'homme un aspect de culture ; par exemple, aucun homme ne dort naturellement, mais la façon dont il dort (à la dure ou en s'aidant d'une natte, d'un oreiller, etc.) change et se modifie en fonction de sa culture. [...]
[...] C'est pourquoi on ne peut pas respecter la nature, d'ailleurs qu'on ne peut la mépriser. Car contrairement à 1 homme, les êtres naturels n'ont pas de sens moral : ils ne se soucient ni du bien, ni du mal, qui par définition relèvent de choix humains, mais agissent simplement pour conserver leur vie et satisfaire leurs besoins vitaux. Leurs comportements sont déterminés par l'instinct, par un mécanisme dont ils ne peuvent s'émanciper, auquel ils sont entièrement soumis. On ne peut pas louer ni blâmer un arbre parce qu'il pousse, car c'est dans la nature de l'arbre de pousser et il ne peut pas être autrement qu'il est. [...]
[...] Mais pour quelles raisons devrait- on respecter la nature ? Que peut signifier tout d'abord un tel respect ? S'agit-il simplement de ne pas détruire la nature. Et comment faire alors : suffit-il de ne pas y porter atteinte, ou faut-il entreprendre une action positive, tâcher de suivre la nature, de se conformer à ses lois ? Doit-on aller plus loin encore et accorder du respect à la nature comme à un être humain, considérer qu'elle a une valeur absolue? [...]
[...] Il semble donc nécessaire de préserver la nature pour la santé et le bonheur de l'homme, car la dégradation du milieu naturel entraîne une dégradation des conditions de vie. Le respect de la nature s'imposerait donc tout d'abord non pas pour elle-même, mais en fonction_de l'homme. Mais s'agit-il alors réellement de respect? Le véritable respect n'implique-t-il pas que l'on envisage la nature non pas seulement comme un moyen pour nous, c'est-à- dire du point de vue de son utilité, mais comme une fin en soi ? [...]
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