Dans une approche purement rationaliste, il semble aller de soi que le but de la connaissance (en vue de la vérité), revient à exclure ce qui s'oppose à la raison (notion positive a priori, puisqu'elle signifie une faculté de juger apte à analyser de façon rigoureuse aussi bien les causes logiques des phénomènes que les motifs de nos actes). Partant, le sujet qui nous est proposé se heurte à ce présupposé rationaliste, puisque son intitulé nous interroge sur une possible tolérance de la raison à l'égard de ce qui lui est sinon contraire, du moins différent par essence.
[...] Plus qu'ailleurs, le mystère de la foi peut se tisser d'ineffable, d'inexplicable . pour qui ne le partage pas. Les choses que nous sentons» avec notre cœur, dit encore Pascal, sont à la fois plus simples (tout homme a un cœur) et plus difficiles que les évidences de l'esprit, parce que pour les comprendre, il faut savoir ouvrir son cœur: par exemple, si je veux comprendre Auschwitz, il ne suffit pas d'apprendre par cœur un exposé rationnel avec le nombre des victimes et le plan du camp. [...]
[...] La rationalité scientifique est une vision du monde, et non pas la seule possible. Qu'elle ait assuré son empire sur le savoir en Occident, puis sur la Terre entière ne prouve aucunement qu'elle soit la seule forme de culture ou de savoir. Elle n'a pas non plus montré qu'elle était la meilleure forme du savoir. Aujourd'hui encore, le discours politique oscille souvent entre un vœu d'intégration des différences et un penchant à leur répression. Pourtant, aucune de ces deux attitudes n'est une réussite. [...]
[...] En devenant positif l'esprit renoncerait à la question pourquoi? c'est-à-dire à chercher les causes premières des choses. Il se limiterait au comment c'est-à-dire à la formulation des lois de la nature, exprimées en langage mathématique, en dégageant, par le moyen d'observations et d'expériences répétées, les relations constantes qui unissent les phénomènes, et permettent d'expliquer la réalité des faits. Quant à nous, nous n'acceptons ni le scientisme ni le positivisme sous sa forme exclusive. Nous pensons bien plutôt que la science et la métaphysique (celle-ci se penchant sur le pourquoi des choses), loin de s'exclure, se complètent et peuvent se prolonger, comme la poésie et les mathématiques, l'imagination et la réflexion, la vie et la pensée logique . [...]
[...] Sur ce point, le message de Pascal est clair: c'est en découvrant un ordre au-delà d'elle-même que la raison est appelée à réfléchir, à s'ouvrir au monde et à évoluer . [...]
[...] Cela ne relève plus de la biologie ni de la physique. Sauf que le scientifique a lui-même mis du temps avant de se résoudre à admettre qu'il y avait d'autres pensées que la sienne. Cette obstination à croire que tout s'explique rationnellement s'appelle le scientisme. Quand le scientifique reconnaît que tout ne s'explique pas, il en vient parfois à rejeter comme sans intérêt ce qui ne peut trouver une traduction rationnelle. Il devient alors positiviste. Mais qu'est-ce que le positivisme? [...]
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