La raison se définit par la faculté universelle dont chacun dispose, afin de bien juger, de peser le pour et le contre, de se doter de « bon sens » comme disait Descartes.
Si ses fondements sont indémontrables, étant donné qu'ils sont la base de toute démonstration, la notion de raison est apparue clairement depuis le XVIIème siècle, comme une mise en place de nos connaissances selon des rapports déterminés (...)
[...] Comment la raison peut-elle expliquer qu'un homme se sent soutenu par Dieu, alors que c'est le cœur qui sent Dieu, et non pas la raison ? Comment expliquer qu'une foi l'homme arrivé au degré le plus élevé de la religion, à l'ordre de la charité, il fait fi de la découverte scientifique ? A ce stade, l'homme religieux n'a plus les mêmes occupations, sa raison, qui a pour objectif de conserver la sagesse, est dépassé, car cet homme possède la sagesse divine, qui est d'un autre ordre que la sagesse humaine. [...]
[...] En ce sens, les conservateurs ont à maintes reprises essayé d'empêcher ces découvertes de voir le jour, notamment l'Eglise qui a condamné les écrits de Copernic en clamant les Ecritures Saintes comme justification. Ainsi, par ce raisonnement hypothético-déductif, la raison peut expliquer l'ensemble des phénomènes naturels avec rigueur et précision afin d'arriver à la certitude apodictique, but ultime de la raison. Par ailleurs, ce modèle de raisonnement ne cesse de faire appel à un outil logique et mathématique : la démonstration. [...]
[...] Enfin, le dernier outil de la raison, et non le moindre, est la logique. Il est nécessaire de distinguer à priori la logique formelle de l'axiomatique. La première est une condition nécessaire du raisonnement, elle constitue un ensemble de règles qui s'imposent à la pensée et sans lesquelles cette dernière ne peut fonctionner. Elle s'appuie sur le syllogisme qui a longtemps été considérée comme la forme parfaite de raisonnement, qui s'appuie sur deux prémisses et sur une conclusion. Cependant, cette logique ne porte que sur la forme, et pas sur le contenu. [...]
[...] La raison ainsi définie n'est pas autonome, dans le sens où elle a besoin de cadre formel, logique, indispensable à son bon fonctionnement. Ce cadre formel est à priori défini par la vérité formelle, qui désigne l'accord de la connaissance avec les lois universelles de la raison ou encore l'accord de la pensée avec elle-même. Une autre condition nécessaire à l'exercice de la raison est sa laïcisation. Par ce terme il faut entendre que la raison humaine soit coupée de Dieu car les justifications divines ruineraient l'exercice de la pensée de l'individu. [...]
[...] Toutefois son projet n'a pu aboutir à cause des limites de la géométrie euclidienne. Leibniz a essayé de lui embrayer le pas sous la forme d'un logicisme c'est-à-dire d'une caractéristique universelle. Mais il s'est heurté à la même limite que Descartes, de sorte qu'il faudra attendre Hilbert et la naissance de géométries non euclidiennes (Riemann, géométrie sphérique, Lobatchevski, géométrie en selle de cheval, Poincaré, géométrie elliptique ) pour voir l'émergence de l'axiomatique. Elle représente une nouvelle logique mathématique, qui est la réorganisation du savoir mathématiques et l'unification des propositions géométriques déjà existante. [...]
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