La raison refuse-t-elle l'irrationnel ?

Thèmes abordés

raison, Philosophie, philosophie des Lumières, Emmanuel Kant, irrationnel, rationel, raisonnement, raisonnement analogique, doute cartésien, René Descartes, argument d'autorité, Psychologie, raison humaine, métaphysique

Résumé du document

La raison désigne, selon son étymologie du mot grec ratio qui signifie « calcul » ou « rapport », ce qui nous permet de raisonner et de mettre à la suite logiquement ou démonstrativement les propositions pour former un raisonnement voire un discours. Il est aussi important de savoir que le mot latin « ratio » traduit le mot grec « logos » qui signifie à la fois « raison » et « discours ». La raison et le langage sont liés. Autrement dit l'étymologie et le sens du mot raison sont complexes. Pourtant elle est une base à la philosophie et à ses nombreuses réflexions qu'elle comporte : c'est ainsi que Descartes en faisait son chemin pour trouver la vérité dans son discours de la méthode. Elle permet autant de comprendre, de chercher que de démontrer, elle emporte en elle les normes logiques, même si elle ne répond pas seulement à une exigence de cohérence plus ou moins propre à l'esprit humain, car elle emporte avec elle une exigence de correspondance avec le réel. Un discours cohérent qui ne se contredit pas peut être qualifié d'irrationnel s'il n'est pas adapté au réel.

Extraits

[...] Alors oui, la raison ne peut pas toujours contrôler ce que l'on croit ou ressent, malgré toute la bonne volonté. Il faut donc bien reconnaître sa faiblesse relative, sans douter d'elle pour autant, car au final elle remarque sa propre faiblesse. Il faut encore moins douter de ce qui fonde notre compréhension du monde, vision qui peut être détournée avec des expériences comme l'absurde. Cependant cela pourrait nous ouvrir à d'autres modes d'accès à la vérité et au sens, sans bien sûr succomber aux préjugés ou à la superstition. Comment allier les deux ? [...]

[...] Car puisque la nature ne fait rien sans fin, sans but, le fait de donner la raison à l'homme nécessite bien d'en faire usage sans se contenter de l'instinct ou des croyances innées (et apprises, si on en croit Descartes). Il doit « tout tirer de lui-même ». D'ailleurs, il estimait même que cela amenait au bonheur. Mais est-elle la seule à avoir ces facultés ? Sans pour autant enlever ses avantages, Pascal ne la considérait pas comme étant aussi importante que pour Descartes, qui la voyait comme le seul moyen d'avancer en étant éclairé. Pour Pascal, c'était plutôt l'imagination qui avait la plus grande partie de nous. [...]

[...] La raison refuse-t-elle l'irrationnel ? La raison désigne, selon son étymologie du mot grec ratio qui signifie « calcul » ou « rapport », ce qui nous permet de raisonner et de mettre à la suite logiquement ou démonstrativement les propositions pour former un raisonnement, voire un discours. Il est aussi important de savoir que le mot latin « ratio » traduit le mot grec « logos » qui signifie à la fois « raison » et « discours ». [...]

[...] Pour résumer, la raison doit répondre à l'exigence de cohérence et de rapport au réel, à l'inverse d'un discours irrationnel, et elle est liée au langage par sa faculté de créer un raisonnement ou un discours. Pour en revenir à l'irrationnel, que désigne-t-il ? En fait on peut distinguer un irrationnel au sens faible et l'irrationnel au sens fort. Le premier désigne ce qui provoque ou requiert notre adhésion sans que notre raison critique n'intervienne, c'est-à-dire qu'il relève d'une partie du réel que notre conscience ne comprend pas vraiment. Au sens fort, l'irrationnel relève de ce qui échappe définitivement au pouvoir de l'explication rationnelle, donc il résiste à la raison. [...]

[...] Ce sont le plus souvent nos propres intérêts sensibles ou bien le poids des traditions qui commandent les opinions. De plus elles ne cessent de se contredire, de changer. Elles s'opposent à la raison qui se base sur les notions de vérité, d'universalité et de non-contradiction. L'opinion relève donc davantage du régime de l'irrationnel que du rationnel. En effet, en même temps que Descartes apparaît la science moderne (XVIIe) avec Galilée, Kepler ou Newton pour renouveler complètement la compréhension que nous avions jusqu'alors de l'univers. [...]