Pascal dans "Fragment d'un traité du vide" fait apparaître l'idée que le progrès entendu comme transformation graduelle dans le sens d'un mieux est l'une des manifestations de la raison humaine et tend vers une consécration de la raison humaine en ce sens qu'il amène vers une universalité. Cependant, le progrès qui par définition est quelque chose d'infini, peut également se manifester hors de tout champ d'intervention de la raison et n'être constitué que de façon intrinsèque. Le progrès peut alors apparaître non pas comme une étape d'un processus de la raison visant à une universalité de l'homme, mais comme un but de certains, sans prise en compte des exigences de la raison.
Se pose ainsi la question de savoir si le progrès peut exister en dehors de toute raison, dans la mesure où il est perçu comme ayant pour essence, pour fondement et condition de son existence, la raison.
[...] En outre, le progrès peut exister en dehors de toute prise en compte de la raison entrainant dès lors une négation de celle-ci. II) Le progrès comme négation de la raison Le progrès peut aboutir à une négation de la raison en ce qu'il peut être perçu comme une manifestation de supériorité de certains et en ce qu'il peut être perçu comme une compétition niant dès lors toute idée d'universalisme à laquelle doit en principe aboutir la raison. Le progrès comme supériorité d'une certaine raison La quête du progrès peut être faite en dehors de toute prise en compte de la raison dans la mesure où elle a pour visée la supériorité de certains sur d'autres, contrairement à la raison qui se veut universelle. [...]
[...] Or, cette idée de compétition est contraire à l'idée d'échange des savoirs perçu notamment par Jean Pic de la Mirandole au 16e siècle. En effet, ce dernier visait, en réunissant les plus grands savants à un échange des différentes sagesses face à la critique de la tradition et non à savoir quelle était la meilleure critique faite sur la tradition par telle sagesse. Le progrès peut donc apparaître antagoniste à la raison et nier dès lors aux Hommes la qualité d'Etre comme le notait Albert Einstein en disant de façon contraire : Je suis réellement un homme quand mes sentiments, mes pensées et mes actes n'ont qu'une finalité:celle de la communauté et de ses progrès. [...]
[...] Cependant, le progrès qui par définition est quelque chose d'infini peut également se manifester hors de tout champ d'intervention de la raison et n'être constitué que de façon intrinsèque. Le progrès peut alors ne pas apparaître comme une étape dans un processus de la raison visant à une universalité de l'homme mais comme le but de certains qui ne tiennent pas compte des exigences de la raison ou avec une prise en compte de celle-ci conditionnée et biaisée par des intérêts particuliers Se pose ainsi la question de savoir si le progrès peut exister en dehors de toute raison, dans la mesure où il est perçu comme ayant pour essence, pour fondement et condition de son existence, la raison. [...]
[...] La raison et le progrès Dans “Fragments d'un traité du PASCAL disait que non seulement chacun des hommes s'avance de jour en jour dans les sciences mais [ . ] tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l'univers vieillit parce que la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d'un particulier. De sorte que toute la suite des hommes pendant le cours de tant de siècles doit être considérée comme un homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement faisant apparaître l'idée que le progrès entendu comme transformation graduelle dans le sens d'un mieux est l'une des manifestations de la raison humaine et tend vers une consécration de la raison humaine en ce sens qu'il amène vers une universalité. [...]
[...] Ainsi, la révolution industrielle eut pour conséquence un exode rural qui amena des populations très nombreuses à vivre en ville. Ceci se manifesta, comme le notent les oeuvres de Balzac ou de Zola, par des conditions de vie exécrables. De même, cette même révolution eut pour conséquence une rationalisation de l'économie et à ce titre de la force de travail. Or, cette rationalisation illustrée un siècle plus tard par le fordisme et le travail à la chaine peut tendre à une relativisation de l'Homme en tant qu'être de raison dans la mesure où les compétences qui lui sont demandées consistent en une seule tâche et non en une réflexion ni une critique de cette tâche. [...]
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