Par la définition qu'en proposent la plupart des philosophes depuis Platon la raison est censée nous faire connaître le bien et nous mettre à l'abri du mal. Or depuis le XXe siècle, elle est soupçonnée d'avoir contribué aux pires catastrophes politiques et écologiques. Il convient donc de la mettre en question et de se demander si elle peut être mise au service du Mal, et comment se protéger de ses dérives.
La raison n'est elle que la lumière qui éclaire les hommes et les conduits vers le bien et le vrai ?
[...] Cet exemple nous montre bien que la pensée peut être mise au service du mal. Eichmann n'était pas un animal incapable de penser. Il était surtout capable de faire le mal en se servant de ses facultés de raisonnement. Il convient aussi d'étudier le rapport entre l'homme et l'animal. On pense ici au texte du contrat social de Rousseau qui écrit que la raison serait à louer sans restriction pour avoir élevé l'homme au-dessus de l'animal si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti. [...]
[...] La raison n'y est donc pour rien. La raison est donc une notion, qui par définition conduit au bien et à la vérité. Dans ce cas, le mal serait fait malgré la raison, même quand elle est invoquée pour justifier le mal. Par contre, la raison devient complice du mal quand, l'homme soumis à ses passions donne une justification rationnelle au mal, ou quand il se sert de la raison pour réussir dans ses entreprises mauvaises. L'homme est plus complexe que ce que pense Platon et c'est ce que Spinoza tend à démontrer dans l'Ethique. [...]
[...] En ce sens, le mal est indépendant de la raison, celle-ci est dupée. Cette analyse tend à renforcer l'idée selon laquelle le mal est indépendant de la raison. En revanche, il est facile de justifier par la raison le mal que nous désirons, puisque comme l'écrit Spinoza dans l'Ethique III, nous croyons plus facilement ce que nous espérons Les hommes, en effet, sous la pression de leurs affects, espèrent que la raison les conduira vers la solution qui satisfera leur passion et qu'elle les justifiera. [...]
[...] En effet, l'homme commet le mal, mais s'il sait le distinguer du bien alors c'est qu'il le commet sciemment. La raison est donc une notion qui revêt plusieurs aspects. Elle est hypocrite quand elle sert à justifier des conduites mauvaises. Elle est dangereuse quand elle permet à un pouvoir de prétendre posséder la vérité absolue. Pour remédier à cela, la raison doit donc être nuancée par elle-même et se rendre raisonnable. Bibliographie - Kant, la religion dans les limites de la simple raison. [...]
[...] D'une part, elle est définie comme la faculté de penser juste, à l'abri des passions. D'autre part, elle est universelle ce qui permet l'accord et la cohésion entre les hommes. Kant pose que l'homme, s'il obéit à la loi morale qui lui dicte ses actions, résiste aux penchants qui le rendent esclave. Ces penchants sont les affects, les passions qui «nous poussent vers des objectifs contraires à ce que nous devrions vouloir. Ainsi, l'homme est par sa raison soumis à la loi morale, de ce fait, il peut résister aux affects et à ses passions. [...]
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