Philosophie, raison, croyance, savoir, science, connaissance, Platon, César, Cicéron, Socrate, dieu, Religion
Selon Antoine Arnauld et Pierre Nicole, il y aurait deux moyens d'accéder au savoir : « la connaissance que nous en avons par nous même grâce à nos sens ou à notre raison », mais aussi grâce à la science : « prenant ici ce nom plus généralement qu'on ne le prend dans les écoles pour toute connaissance d'un objet tirée de l'objet même » ; le deuxième moyen serait la connaissance que nous tirons de « l'autorité d'une personne digne de créance ». Mais les auteurs dissocient deux types de croyance : la foi divine où l'autorité digne de créance est Dieu, « elle ne peut être sujette à erreur, parce que Dieu ne peut ni tromper ni être trompé » ; et la foi humaine où l'autorité digne de créance serait l'Homme « elle est de soi-même sujette à erreur, parce que tout homme est menteur selon l'Écriture ». Ainsi, nous sommes en droit de nous demander : l'acquisition de la connaissance par la raison peut-elle prévaloir sur celle par la croyance ?
[...] Tout d'abord, comment la raison sert à la croyance ? Certaines personnes croient trop facilement le moindre bruit sans réfléchir, sans interroger sa logique et surtout sa raison. Dans L'apologie de Socrate, une autorité digne de créance (le dieu par le biais de l'oracle) affirme que Socrate est la plus sage des hommes, cependant lui ne pense posséder aucune sagesse « ni petite ni grande ». Au lieu de simplement prendre les paroles du dieu et de les prendre pour acquises, il va s'interroger et utiliser sa raison : il va essayer de trouver quelqu'un plus sage que lui, comme une expérimentation qui servirait comme contre-exemple. [...]
[...] Ensuite, la croyance sert à la raison, en effet la croyance apporte une connaissance pouvant être discutable, ce qui permet d'ouvrir le débat et de faire fonctionner sa raison dans la recherche du vrai ou du faux des connaissances apportées. Comme lorsque l'on nous soumet une série d'affirmations et que l'on doit dire si elles sont vraies ou fausses, cela permet à notre raison de s'exercer et de se développer. Ainsi la croyance permet de développer la raison. Nous nous demandions si l'acquisition de la connaissance par la raison peut-elle prévaloir sur celle par la croyance ? [...]
[...] Dans un premier temps nous avons étudié en quoi la raison peut sembler préférable à la croyance, notamment grâce au fait que cette dernière freine la réflexion individuelle, ensuite nous avons observé les limites de la raison par rapport à la croyance en découvrant que cette dernière élargit les horizons de pensée, enfin nous avons pu nous rendre compte que ces deux concepts sont indissociables et que les croyances se basent sur la raison de chacun. [...]
[...] Cela rejoint l'idée de l'allégorie de la caverne de Platon, où les gens de la caverne sont persuadés d'observer le monde alors qu'il ne regarde qu'un simple reflet, on pourrait assimiler ce reflet à une croyance et les gens de la caverne à ceux qui ne cherche pas à la remettre en cause par crainte de revenir « la vue ruinée ». Cela prouve donc que la croyance pousse l'Homme à tendre de plus en plus vers la passivité là où la raison l'oblige à agir (spirituellement) et à développer son libre arbitre. La raison semble donc préférable à la croyance. La raison semble donc prévaloir sur la croyance notamment par le fait que cette dernière pousse l'Homme à museler sa réflexion personnelle. [...]
[...] Ne vaudrait-il donc pas se tourner vers la croyance dans ce genre de cas ? Les limites de cette méthode par rapport à la croyance La croyance semble donc posséder quelques avantages par rapport à la raison, en effet la croyance en elle-même permet d'accéder à un savoir qui serait inaccessible par la raison seule. Dans le texte de La logique ou l'art de penser, Antoine ARNAULD et Pierre NICOLE décrivent la foi humaine en disant : « il y a des choses que nous ne connaissons que par une foi humaine, que nous devons tenir pour aussi certaines et aussi indubitables, que si nous en avions des démonstrations mathématiques, comme ce que l'on sait par une relation constante de tant de personnes, qu'il est moralement impossible qu'elles eussent pu conspirer ensemble pour assurer la même chose, si elle n'était vraie ».Les auteurs prennent l'exemple de la présence des antipodes sur Terre : il est difficile de concevoir leur existence (ce texte est de 1662, seulement 119 ans après la révolution copernicienne) peu de gens y sont allé, mais il serait fou de ne pas y croire. [...]
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