Attention : le sujet ne se réduit pas à l'examen des rapports entre science et religion. Il n'y a pas usage de la raison uniquement dans les sciences ; il faut distinguer notamment un usage théorique de la raison (domaine de la connaissance ; capacité à juger du vrai et du faux) et un usage pratique (domaine de l'action morale ; capacité à juger du bien et du mal), selon Kant (...)
[...] Il faut donc se demander si la raison peut avoir sa place au cœur de l'acte de foi, si le croyant lui-même use de la raison pour croire. Des raisons de croire propres au croyant LA CROYANCE RELIGIEUSE NE SE FONDE PAS NÉCESSAIREMENT SUR UN ÉLAN MYSTIQUE EXTÉRIEUR À LA RAISON. S'IL EST POSSIBLE DE PENSER DES CROYANCES IRRÉFLÉCHIES, QUI NE CHERCHENT PAS Â SE DONNER DE JUSTIFICATIONS PAR LA RAISON, EN REVANCHE CERTAINS CROYANTS MONTRENT QUE L'ON PEUT "CROIRE SELON LA RAISON". [...]
[...] La croyance religieuse implique-t-elle nécessairement une démission de la raison? ATTENTION: LE SUJET NE SE RÉDUIT PAS À L'EXAMEN DES RAPPORTS ENTRE SCIENCE ET RELIGION. IL N'Y A PAS USAGE DE LA RAISON UNIQUEMENT DANS LES SCIENCES ; IL FAUT DISTINGUER NOTAMMENT UN USAGE THÉORIQUE DE LA RAISON (DOMAINE DE LA CONNAISSANCE ; CAPACITÉ À JUGER DU VRAI ET DU FAUX) ET UN USAGE PRATIQUE (DOMAINE DE L'ACTION MORALE ; CAPACITÉ À JUGER DU BIEN ET DU MAL), SELON KANT. [...]
[...] La croyance religieuse est-elle de cet ordre? IL SEMBLE QU'IL Y AIT UNE DIFFÉRENCE ENTRE UNE SIMPLE OPINION, ET LE FAIT DE CROIRE EN UN DOGME RELIGIEUX, DANS LA MESURE OÙ L'OPINION NE PRÉSENTE PAS CE EN QUOI ELLE CROIT AVEC LA MÊME FORCE. LA CROYANCE RELIGIEUSE PRÉSENTE CE EN QUOI ELLE CROIT COMME UNE VÉRITÉ. L'OPINION CONSIDÈRE CE EN QUOI ELLE CROIT COMME POSSIBLE, LE PLUS PROBABLE, SEULEMENT. LA CROYANCE RELIGIEUSE SE PLACE DONC SUR LE TERRAIN DE LA VÉRITÉ, ET DONC APPAREMMENT EN CONCURRENCE AVEC LE SAVOIR ISSU DE LA RAISON. [...]
[...] MAIS LA CROYANCE RELIGIEUSE NE REPOSE PAS ESSENTIELLEMENT SUR LA RAISON. La raison comme appui LA CROYANCE RELIGIEUSE N'A DONC PAS UN FONDEMENT RATIONNEL, MAIS N'EST CEPENDANT PAS NON PLUS NÉCESSAIREMENT UNE DÉMISSION DE LA RAISON, UNE ADHÉSION DÉRAISONNÉE, VOIRE DÉRAISONNABLE À CERTAINS DOGMES. LA THÉOLOGIE PROPOSE AINSI, UNE FOIS L'EXISTENCE D'UN DIEU ADMISE SANS PREUVES, D'EN TIRER PAR LA RAISON CERTAINES CONSÉQUENCES, COMME ON PEUT TIRER À PARTIR DE POSTULATS, CERTAINES CONSÉQUENCES DE MANIÈRE LOGIQUE. DE MÊME LA CROYANCE RELIGIEUSE PEUT COÏNCIDER AVEC UNE RAISON PRATIQUE QUI PERMET DE DÉFINIR DES RÈGLES MORALES DE CONDUITE. [...]
[...] [ATTENTION, POUR KANT, L'IDÉE DE DIEU EST UNE IDÉE DE LA RAISON, MAIS N'EST PAS UN SAVOIR, CAR ELLE N'EST PAS VALIDÉE PAR UNE PREUVE SENSIBLE]. EN EFFET LA RAISON PRODUIT DES DISCOURS DESTINÉS À CONVAINCRE CEUX QUI LES ÉCOUTENT. CONVAINCRE, C'EST POUSSER L'INTERLOCUTEUR À ADHÉRER À NOS IDÉES EN UTILISANT DES ARGUMENTS QUI S'ADRESSENT À LA RAISON ; ON EST CONVAINCU PAR UNE DÉMONSTRATION MATHÉMATIQUE, LORSQU'ON L'A COMPRISE. IL S'AGIT DONC DE JUSTIFIER UNE IDÉE, D'EN EXPOSER LES RAISONS D'ÊTRE. ON EST ICI PROCHE DE CE QUE L'ON AVAIT APPELÉ "SAVOIR" (DONNER LES JUSTIFICATIONS RATIONNELLES DE CE QUE L'ON PENSE), PAR OPPOSITION À L'"OPINION". [...]
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