Par la définition qu'en proposent la plupart des philosophes depuis Platon la raison est censée nous faire connaître le bien et nous mettre à l'abri du mal. Or depuis le XXe siècle, elle est soupçonnée d'avoir contribué aux pires catastrophes politiques et écologiques. Il convient donc de la mettre en question et de se demander si elle peut être mise au service du Mal, et comment se protéger de ses dérives (...)
[...] La raison peut elle être mise au service du Mal ? Par la définition qu'en proposent la plupart des philosophes depuis Platon la raison est censée nous faire connaître le bien et nous mettre à l'abri du mal. Or depuis le XXe siècle, elle est soupçonnée d'avoir contribué aux pires catastrophes politiques et écologiques. Il convient donc de la mettre en question et de se demander si elle peut être mise au service du Mal, et comment se protéger de ses dérives. [...]
[...] En ce sens, le mal est indépendant de la raison, celle ci est dupée. Cette analyse tend a renforcer l'idée selon laquelle le mal est indépendant de la raison. En revanche, il est facile de justifier par la raison le mal que nous désirons, puisque comme l'écrit Spinoza dans l'Ethique III, nous croyons plus facilement ce que nous espérons Les hommes, en effet, sous la pression de leurs affects, espèrent que la raison les conduira vers la solution qui satisfera leur passion et qu'elle les justifiera. [...]
[...] La raison peut être non pas comprise comme la faculté de penser droit et de viser le juste mais tout simplement comme la faculté de penser. Cette redéfinition de la raison va nous emmener a nous demander si l'individu doué de raison, c'est a dire capable de penser peut faire le mal. Hannah Arendt livre dans Eichmann a Jerusalem un des arguments les plus probants. En effet, elle y expose le procès de Eichmann, haut fonctionnaire nazi, et pointe alors la banalité du mal Derrière cette expression, il faut comprendre que le mal ne possède pas de dimension démoniaque et on peut même aller plus loin en comprenant que des individus doués de la faculté de penser, peuvent commettre le mal. [...]
[...] D'une part elle est définie comme la faculté de penser juste, à l'abri des passions. D'autre part, elle est universelle ce qui permet l'accord et la cohésion entre les hommes. Kant pose que l'homme, s'il obéit à la loi morale qui lui dicte ses actions, résiste aux penchants qui le rendent esclave. Ces penchants sont les affects, les passions qui «nous poussent vers des objectifs contraires à ce que nous devrions vouloir. Ainsi, l'homme est par sa raison soumis à la loi morale, de ce fait, il peut résister aux affects et a ses passions . [...]
[...] Cet exemple nous montre bien que la pensée peut être mise au service du mal. Eichmann n'était pas un animal incapable de penser. Il était surtout capable de faire le mal en se servant de ses facultés de raisonnement. Il convient aussi d'etudier le rapport entre l'homme et l'animal. On pense ici au texte du contrat social de Rousseau qui écrit que la raison serait à louer sans restriction pour avoir élevé l'homme au-dessus de l'animal si les abus de cette nouvelle condition ne le dégradaient souvent au-dessous de celle dont il est sorti. [...]
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