La nécessité pour la raison de plaire peut en fin de compte me pousser à vouloir plaire seulement : si plaire suffit à emporter le consentement d'autrui, alors il n'est même plus nécessaire de parler au nom de la raison. C'est ce que les sophistes ont compris : la sophistique qui se définit comme un discours qui persuade fait de la séduction la seule règle à suivre. Le but du Sophiste est de faire paraître beau ce qui est laid, vrai ce qui est faux (...)
[...] Rejet de la persuasion Dés lors quand on veut convaincre, on commence par écarter la séduction. L'art de convaincre consiste dans la mise en œuvre de démonstrations, dans "la conduite de preuves méthodiques parfaites" (PASCAL, De l'art de persuader). Convaincre autrui, ce ne peut donc être que l'amener à reconnaître, en toute liberté, la vérité que je lui présente. C'est pourquoi le seul moyen de convaincre autrui est de parler au nom de la raison, et si cela ne suffit pas, c'est donc que la vérité ne se montre pas d'elle-même, qu'elle doit être air contraire montrée. [...]
[...] Synthèse: Il faut rechercher un type de persuasion conciliable avec exigence de vérité Pour convaincre autrui, peut-on faire abstraction de ses préjugés, de ses passions, de ses croyances ? Nous ne le croyons pas. Si nous voulons être entendu et compris d'autrui, nous pensons au contraire que la seule raison ne peut suffire. Mais nous affirmons également que toute persuasion n'est pas propre à réaliser le dessein de la raison : dire la vérité. Dès lors le problème, qui se pose est de trouver un type de persuasion qui ne soit pas contraire à la raison : comment persuader sans tromper ? [...]
[...] Suffit-il d'avoir raison pour convaincre autrui ? I. Thèse : La raison est insuffisante par elle-même pour convaincre autrui, d'où la nécessité d'avoir recours à la persuasion Le c o n s t a t Dans les conversations les plus banales portant sur les sujets les plus quotidiens, il arrive que nous tombions sur un interlocuteur qui ne veut pas entendre raison, il a l'incrédulité en principe : le scepticisme est se méthode. Dès lors qu'est-ce qui, de moi à autrui, trouble la communication de la vérité que je détiens ? [...]
[...] Ou bien la raison doit pactiser avec tout ce qui n'est pas rationnel chez autrui. Autrement dit, la raison doit plaire : c'est ce qu'on appelle persuader. La raison doit donc s'aider de son contraire ( préjugés vanité, croyances . ) ) pour se faire reconnaître : elle doit charmer et, pour cela , se faire passer pour autre que ce qu'elle est. Transition : Mais le recours à la persuasion ne présente-il pas un piège pour la raison et son exigence de vérité ? [...]
[...] Conclusion. On voit donc qu'on ne pouvait expliciter la question posée par le sujet qu'en imposant des distinctions: distinction entre convaincre et persuader, entre persuasion sophistique et persuasion dialectique. Pour qu'il soit possible de communiquer la vérité à autrui, il faut donc doublement' supposer : qu'il existe une vérité objective qui peut être transmise à chacun de nous ; que cette communication est inséparable de la persuasion dialectique car le discours rationnel est par lui-même impuissant à se faire reconnaître. [...]
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