Peu de thématiques déchaînent autant les passions que celle de l'argent. Réputé tour à tour corrupteur, mesure de la réussite, vecteur de sérénité ou facteur de tensions, il est l'objet de critiques et d'échanges de vues qui se perpétuent depuis l'antiquité, rappelons les propos de Vespasien, aujourd'hui consacrés, selon lesquels « l'argent n'a pas d'odeur ». Mieux encore, il est au coeur de ce qu'il est coutume d'appeler la « lutte des classes » et de nombreuses contestations sociales, au point de devenir un symbole de l'idée d'inégalité, voire presque de celle d'injustice.
[...] SOMMAIRE I. L'argent est un bon serviteur A. L'argent est le meilleur des moyens B. L'argent, c'est la liberté II. L'argent cesse de servir dès lors qu'il devient une fin A. Les dangers de l'inversion du rapport dominant / dominé B. [...]
[...] L'argent cesse de servir dès lors qu'il devient une fin A. Les dangers de l'inversion du rapport dominant / dominé Idée générale : l'argent ne "sert" pas à être recherché pour lui-même (et c'est même le moment où il cesse de servir pour devenir maître). Commencez par rappeler que s'il était corrélé, à l'origine, à une véritable racine matérielle (les pièces de monnaies contenaient de l'argent, le gold exchange standard et Bretton Woods instauraient des liens entre le dollar et l'argent est aujourd'hui devenu une fiction qui a pour elle d'être partagée par tous : il est décorrélé, dans les faits, des réserves aurifères des banques centrales. [...]
[...] En effet, ce n'est que grâce au dominé qu'il peut faire valoir sa supériorité. Si l'argent est un bon serviteur, c'est-à-dire, s'il permet à l'homme de se placer "au-dessus" des matérialités (et donc de s'en extraire), le retour de bâton est des plus dangereux : lorsque le serviteur devient le maître et que l'argent est placé au-dessus de l'homme, on assiste à un effondrement idéologique et systémique qui ne peut mener à terme qu'à des résultats des plus désastreux (telle que la crise que nous vivons aujourd'hui). [...]
[...] Si l'argent a une valeur, il ne saurait en être une Conclusion L'argent est un bon serviteur A. L'argent est le meilleur des moyens Moyen d'échange par excellence, il permet l'appropriation et/ou l'utilisation d'une gamme quasi-illimitée (à quelques prohibitions majeures près : esclavage, prostitution, ventes d'organes, vente de stupéfiants, etc.) d'éléments matériels et/ou immatériels, depuis ceux qui sont nécessaires à la simple subsistance jusqu'aux biens de luxe les plus dispendieux. Si vous vous sentez d'humeur cynique, vous pouvez même ajouter qu'il n'est aucune prohibition légale que le bon prix ne puisse faire tomber. [...]
[...] A-t-on à faire à une fin, ou à un moyen ? A cet égard, on peut faire un parallèle entre le libellé du sujet et la célèbre phrase d'Alexandre Dumas (fils) selon laquelle "l'argent est un piètre serviteur et un mauvais maître" : elle nous permet de faire un lien entre l'idée d'utilité et celle de service, qui toutes les deux peuvent être reflétées par les termes employés au sein du sujet de cet exercice. Elle apporte de plus en elle-même une réponse à la question de la vocation même de l'argent (servir, ou être servi) qui servira de canevas à l'argumentaire qui sera développé ici : dans une première partie, nous verrons dans quelle mesure l'argent est un indispensable serviteur, avant d'envisager au sein d'une seconde partie ce à quoi il ne sert pas - ce qui nous permettra de mettre en évidence le fait que là où l'argent n'est pas serviteur, il est généralement maître, et mauvais maître de surcroît. [...]
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