Sciences humaines et arts, reconnaitre la vie, vie animée, vie fabriquée, vie vécue, signes de vie, illusion de la vie, morte-saison d'hiver
Qui ne distingue spontanément entre la morte-saison d'hiver et la vie éclatante du printemps ?
Ou entre l'enfant débordant de vie et l'impassibilité du gisant de pierre ? Pour autant, ce sentiment d'évidence ne saurait faire oublier que jamais la vie ne se montre en elle-même, mais seulement en des manifestations auxquelles on la reconnaît.
Or s'il faut spéculer sur des signes de vie, en est-il d'incontestables ? Car nous savons produire par artifice l'illusion de la vie, troublante parfois, quand l'automate mime si parfaitement qu'on le jurerait doué de vie ; et l'animal même y est pris qui fuit un simple épouvantail ou rejoint l'appeau sur la mare.
[...] A quoi reconnaît-on la vie ? Qui ne distingue spontanément entre la morte-saison d'hiver et la vie éclatante du printemps ? Ou entre l'enfant débordant de vie et l'impassibilité du gisant de pierre ? Pour autant, ce sentiment d'évidence ne saurait faire oublier que jamais la vie ne se montre en elle-même, mais seulement en des manifestations auxquelles on la reconnaît Or s'il faut spéculer sur des signes de vie, en est-il d'incontestables ? Car nous savons produire par artifice l'illusion de la vie, troublante parfois, quand l'automate mime si parfaitement qu'on le jurerait doué de vie ; et l'animal même y est pris qui fuit un simple épouvantail ou rejoint l'appeau sur la mare. [...]
[...] Le prodige, c'est la vie [ . ] ; et ce prodige n'en est plus un Mais si la vie se reconnaît à certaines propriétés de composition de la matière, elle ne désigne ; par suite plus rien de spécifique : observer des nuages se former et se défaire en pluie est constater certains effets naturels ; voir les bourgeons croître et éclore en fleurs est noter des ? manifestations naturelles, différentes sans doute, mais ni plus ni moins vivantes. [...]
[...] Telle est bien la mort du corps, explique Descartes, lequel ne perd que la vie qu'il avait, c'est-à-dire une certaine liaison entre parties inertes : Jugeons que le corps d'un homme vivant diffère autant de celui d'un homme mort que le fait une montre ou autre automate (c'est-à-dire une machine qui se meut soi-même) lorsqu'elle est montée et quelle a en soi le principe corporel des mouvements [ . let la même montre, ou autre machine, lorsqu'elle est rompue et que le principe de son mouvement cesse d'agir. Traité des passions, art Et Diderot fait écho : La vie ? Une suite d'actions et de réactions . Vivant, j'agis et je réagis en masse . mort, j'agis et je réagis en molécules. Op. cit., p III. [...]
[...] Lettre au Marquis de Newcastle nov Et si l'on redonne quelque âme sensible à l'animal, le même processus analogique permettra de trouver en lui la vie. De l'expérience de ma souffrance j'infère celle de l'animal, dit Rousseau, comme commune répulsion à faire souffrir et semblable horreur de la mort : On observe tous les jours la répugnance qu'ont les chevaux à fouler aux pieds un corps vivant [ . Les tristes mugissements du bétail entrant dans une boucherie, annoncent l'impression qu'il reçoit de l'horrible spectacle qui le frappe. [...]
[...] La plante montre-t-elle une timide repousse ? Si aucun indice n'est trouvable, on conclut à la mort, irréversible immobilité. Mais si tout n'est pas en vie, tout n'a pas non plus la vie : les montagnes immobiles ne vivent pas, pas davantage qu'un lit ou un manteau qui, dit Aristote, ne possèdent aucune tendance naturelle au mouvement (Physique, II b 16). Une main en bronze a certes même forme extérieure qu'une main vivante, mais son immobilité justifie qu'elle ne soit appelée main que par homonymie comme celle du cadavre. [...]
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