Le romantisme théâtral a été théorisé par plusieurs écrivains, comme Victor Hugo dans la préface de Cromwell : il y réclamait une prise de distance par rapport aux artifices du théâtre classique, c'est-à-dire par rapport aux règles des unités, mais aussi par rapport aux personnages, trop peu nombreux, solennels et abstraits, selon lui. Au contraire, il préconise que l'on représente dans le drame romantique "les divers éléments de la vie", qui ne peuvent que s'appuyer sur le mélange des genres. Mais, si le romantisme est une esthétique, c'est aussi un état d'esprit, et "Lorenzaccio", héros et drame éponyme, est représentatif des deux.
[...] Seul Philippe le reçoit avec amitié, mais a cependant des doutes envers lui et de la difficulté à le comprendre. Un égotiste à la recherche de lui-même Comme les jeunes romantiques, Lorenzo est imbu de sa personne ; lui- même dénonce son orgueil, son désir “d'être grand”. Il a le sentiment d'être voué à un destin exceptionnel et la “vocation” lui vient comme un coup de foudre. Le meurtre d'un tyran est pour lui, autant qu'un engagement politique, une quête d'identité : lui QI ne se reconnaît guère dans le nom des Médicis voudrait devenir un Brutus. [...]
[...] En quoi le personnage et la pièce portant le nom de Lorenzaccio sont-ils romantiques ? Le romantisme théâtral a été théorisé par plusieurs écrivains, tel Victor Hugo dans la préface de Cromwell : il y réclamait une prise de distance par rapport aux artifices du théâtre classique, c'est-à-dire par rapport aux règles des unités, mais aussi par rapport aux personnages trop peu nombreux, solennels et abstraits, selon lui. Au contraire, il préconise que l'on représente dans le drame romantique les divers éléments de la vie qui ne peuvent que s'appuyer sur le mélange des genres. [...]
[...] II Un cadre formel nouveau pour un héros incarnant l'esprit romantique Un rêveur solitaire Lorenzo se décrit à Philippe comme jeune homme contemplatif, rêvant la nuit parmi les ruines du Colisée, image type du romantisme. Sa mère confirme cette image de jeune garçon seulement épris des arts et de l'étude. Mais dans le temps de l'action, son intégration à la cour et dans l'intimité d'Alexandre n'est qu'un leurre, car il est profondément isolé de ce monde par son mépris pour lui, d'une part, par son complot contre lui d'autre part. Dans le même temps, son double jeu l'empêche d'être aimée des républicains. Il est donc coupé des autres par la méfiance qu'il suscite. [...]
[...] Même si la durée de Lorenzaccio est incertaine, on sait qu'elle excède de loin les vingt-quatre heures. On considère que l'action se déroule au moins sur dix jours. Par ailleurs, les personnages sont nombreux et l'intrigue suit plusieurs fils. Quoique regroupées autour d'une même volonté celle de débarrasser Florence de la tyrannie ces actions donnent une impression de complexité, car différents groupes humains sont représentés, qu'au sein des familles mêmes l'unité ne règne pas, que de nombreuses scènes mêlent personnages de premier plan et personnages secondaires. [...]
[...] Le désenchantement suffirait à expliquer le tourment du héros. Mais sa mélancolie est plus profonde, et recoupe celle de son auteur : il est usé par les excès et les vices, devenu un “lendemain d'orgie ambulant”, mais ne peut se détacher de ce double créé au départ pour la circonstance. La débauche est entrée en lui et lui colle à la peau ; après le meurtre, il confesse à Philippe qu'il continue à le vin, le jeu et les filles”, et que sans cela, la vie l'ennuie ; pourtant, il a la nostalgie de sa jeunesse “pure comme Il est dès lors un être irréconciliable, et c'est de manière consentante qu'il se laisse glisser vers sa propre perte, refusant la protection offerte par Strozzi. [...]
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