Les hommes parlent. C'est là sans doute leur caractéristique la plus frappante, celle qui les distingue aussitôt du reste du monde vivant. Mais en même temps, personne n'est sans remarquer que les animaux sont capables de comportements sonores ou gestuels par lesquels ils expriment certains sentiments (comme la faim ou la douleur).
L'éthologie a même mis en évidence, chez les abeilles ou les fourmis, l'existence de moyens de communiquer des informations. Dans ces conditions, est-on en droit de parler d'un langage animal ? En quoi le langage est-il spécifiquement humain ?
[...] Dissertation de philosophie En quoi le langage est-il spécifiquement humain ? Plan : I. La spécificité humaine du langage. II. Le point de vue de la linguistique. Introduction Les hommes parlent. C'est là sans doute leur caractéristique la plus frappante, celle qui les distingue aussitôt du reste du monde vivant. Mais en même temps, personne n'est sans remarquer que les animaux sont capables de comportements sonores ou gestuels par lesquels ils expriment certains sentiments (comme la faim ou la douleur). [...]
[...] D'abord, selon lui, on ne peut appeler langage un mode de communication qui ne fait pas intervenir d'appareil vocal, la voix. Seule la voix, en effet, permet de décomposer le message en petites unités les phonèmes articulées entre elles (comme les lettres d'un mot ou les mots d'une phrase), et le caractère articulé est la propriété principale d'un langage. D'autre part, le symbolisme utilisé par les abeilles est fondé sur la ressemblance : le signe est le décalque de la situation objective (ainsi, la danse en rond indique que le champ se trouve dans un rayon d'une centaine de mètres). [...]
[...] Selon lui, le langage humain n'est pas un instrument de communication. Mais c'est par le langage que l'homme peut prendre conscience de lui, peut se penser lui-même. Comme il l'écrit, en effet : C'est dans et par le langage que l'homme se constitue comme sujet: parce que le langage seul fonde en réalité . le concept d'ego. (De la subjectivité dans le langage, article de 1958, publié dans Problèmes de linguistique générale, I). La philosophie américaine contemporaine a considérablement renouvelé l'étude de la question de la spécificité humaine de la pensée et du langage. [...]
[...] Une idée intéressante est ici contenue : l'activité de penser fait bien usage du langage, mais cet usage très particulier, et aussi très intime, du langage dans la pensée montre bien que la première des destinations du langage n'est pas de communiquer avec autrui. C'est là seulement une de ses finalités, pratique, une de ses possibilités. Il n'est à ce titre qu'une commodité qui raccourcit le circuit de la compréhension et de l'échange entre individus. Le langage n'est donc pas spécifiquement humain au titre de moyen de communication, mais à celui de substance de la pensée. Le langage lui donne tout à la fois son contenu et sa matière les mots et aussi sa forme celle d'un entretien intérieur. [...]
[...] Ce qui est en jeu avec le langage, c'est donc la pensée. Hegel (17701831) écrit pour sa part : C'est dans les mots que nous pensons. Nous n'avons conscience de nos pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité, et par suite, nous les marquons d'une Arme externe, mais d'une forme qui contient aussi le caractère de l'activité interne la plus haute . Par conséquent, vouloir penser sans les mots, c'est une tentative insensée. [...]
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