Un être vivant dans son essence, que ce soit un homme ou un animal acquiert dès lors qu'il vit de l'expérience. Cette synthèse des sensations, qu‘il éprouve, lui permet de le relier au monde, de s'y adapter, et, pour l'être humain, de le comprendre. Or, faire l'expérience, c'est faire l'expérience de quelque chose, la grammaire française nous le rappel avec le fait « qu'éprouver » est un verbe transitif. Cependant, quand bien même nous faisons en permanence l'expérience de quelque chose, ce quelque chose, cet objet, est plus ou moins compris, plus ou moins réfléchi. Il est alors légitime de se demander de quoi l'expérience est elle expérience? Se demander de quoi l'expérience est elle expérience sous entend que l'objet de l'expérience n'est pas forcément celui que l'on croit. Est-il nécessaire alors de dévoiler un objet derrière les objets de l'expérience? L'objet de l'expérience est il un objet singulier dont un sujet singulier ferait l‘expérience? Qu'en est il de mon expérience dite de l'universelle? N'y aurait il pas au contraire plusieurs objets de l'expérience, dont le sujet lui-même? Et si le sujet lui-même est objet de l'expérience, cela voudrait il dire que lorsque je fais l'expérience d'un objet celui-ci n'est pas éprouvé comme il est en son essence? Et si finalement l'objet de l'expérience n'était qu'un et unique, que tout les objets de l'expérience pourraient être ramenés à un seul, mais que cet objet serait plus ou moins développé en fonction de notre expérience accumulée?
[...] Mais n'y a-t-il pas des objets de l'expérience qui seraient universels? Par exemple la vie. Tout être vivant a en commun l'expérience de la vie; la vie serait alors un objet d'expérience universel? Nous pouvons répondre à cela que chaque expérience est effectuée par un sujet singulier qui a sa propre expérience. En effet, chaque sujet, chaque vie est différente de toutes les autres vies: ma vie est différente de celle d'autrui notamment parce que nos expériences ne sont pas les mêmes. [...]
[...] Il sait donc que c'est-ce qu'il vivra comme expérience qui fera ce qu'il est. Ainsi, l'expérience passe de l'expérience du moi à l'expérience du moi en construction. Cependant comme Hegel le dit dans la phénoménologie de l‘esprit, ce moi en devenir n'a de sens qu'en fonction son terme ultime qu'est l'esprit. L'esprit c'est le moment où le sujet est l'objet ne font plus qu'un; c'est le moment où l'on a dépassé le moi enfant, le moi avec mes contingences personnelles. [...]
[...] L'objet de l'expérience semble donc être pluriel. Puisqu'il appelle l'objet même de l'expérience, le sujet qui fait l'expérience et la relation qui s'établi entre le sujet qui fait l'expérience et l'objet de l'expérience. Faisons un pas de plus. Nous avons vu ici que toute expérience est donc expérience de moi-même mis en relation avec un objet. C'est-à-dire que lors d'une expérience; l'objet est toujours considéré dans la relation qu'il a avec le sujet et non tel qu'il est en son essence. [...]
[...] Mais ne pourrait-on pas ramener tout ces objets à un seul et unique objet? De quoi l'expérience est-elle expérience? Il a été établi que durant notre vie nous faisons continuellement l'expérience de quelque chose. Or avec l'exemple de l'expérience que l'enfant avait avec le feu, nous nous sommes rendus compte que grâce à l'expérience, l'enfant prenait conscience de lui-même, et qu'ainsi donc l'expérience qu'il avait faite lui avait servi à se connaître mieux. L'objet de l'expérience serait donc le sujet lui-même. [...]
[...] Au final cela revient à dire que je ne vis pas, et que par conséquent je ne fais pas d‘expérience, puisque pour faire une expérience je dois nécessairement être vivant. Cependant, il arrive que l‘homme pas conscience qu'il fait l‘expérience de quelque chose parce que par exemple il y est tellement habitué à faire cette expérience qu‘il oublie qu‘il fait (respirer par exemple). Il croit alors qu‘il fait l‘expérience de rien, mais ce n‘est pas le cas. Et quand bien même l'expérience de rien serait possible, cette expérience serait expérience d'un quelque chose: le rien. Ainsi l'expérience est obligatoirement expérience de quelque chose. [...]
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