Nombreux sont ceux qui sont généralement disposés à se battre, pour défendre telle ou telle cause, que ce soit par exemple le droit au mariage homosexuel en Californie, à l'occasion de la Proposition 8, ou pour défendre telle ou telle motion lors du Congrès du Parti Socialiste. Toutefois, entre se battre pour ses convictions, pour une cause dans laquelle nous nous retrouvons et être disposé à mettre en jeu notre vie pour cette cause, il y a un pas que peu sont prêts à franchir. Le parcours d'hommes de convictions, tel celui de l'écrivain autrichien Stephan Zweig qui, réfugié au Brésil avec sa femme, décide de se suicider à la fois par dépit et pour dénoncer le nazisme au moment de la Deuxième Guerre mondiale, nous semble presque incongru tant nous accordons de l'importance à la vie humaine de nos jours. Bien que le suicide soit toujours autant incompréhensible mais plus toléré dans nos sociétés contemporaines, se donner la mort est un constat d'échec à un moment où nous sacralisons tellement la vie, à tel point que nous débattons dans les hémicycles de questions d'éthiques sur l'embryon humain ou le don d'organes.
Toutefois, ne peut-on pas croire qu'il existe encore des causes pour lesquelles les Hommes sont prêts à donner leur vie dans nos sociétés modernes ? Cela implique alors deux niveaux de lecture. D'abord, il s'agit du risque de mort, risque dont nous sommes conscients qu'il peut à tout moment survenir en défendant telle ou telle cause et, ensuite, il s'agit de la mort voulue et recherchée, sous la forme du suicide. Dans un premier temps, nous allons nous interroger pour savoir si mourir pour la patrie fait encore sens dans nos sociétés. Dans un second temps, nous allons nous intéresser à la mort vécue comme message politique, sous la forme du suicide et également du phénomène kamikaze.
[...] Pour quoi est-on disposé à mourir dans le monde contemporain ? (2008) Nombreux sont ceux qui sont généralement disposés à se battre, pour défendre telle ou telle cause, que ce soit par exemple le droit au mariage homosexuel en Californie, à l'occasion de la Proposition ou pour défendre telle ou telle motion lors du Congrès du Parti Socialiste. Toutefois, entre se battre pour ses convictions, pour une cause dans laquelle nous nous retrouvons et être disposé à mettre en jeu notre vie pour cette cause, il y a un pas que peu sont prêts à franchir. [...]
[...] C'est en l'occurrence le phénomène kamikaze. En mettant de côté les explications ayant conduit au passage à l'acte, il est intéressant surtout se souligner le message politique qu'implique un tel acte de barbarie. Il s'agit non pas réellement d'alerter sur un problème précis mais plutôt de distiller la peur dans la population visée afin de faire plier à terme les dirigeants politiques aux revendications des groupes terroristes qui arment les kamikazes. En l'occurrence, il s'agit d'un chantage : en échange de l'acceptation de leurs revendications, les groupes terroristes s'engagent à cesser leurs attentats suicide. [...]
[...] Se donner la mort, s'immoler en public, sous les yeux des journalistes, est un acte de désespoir mais aussi un acte de courage car il n'y a certainement pas de geste plus beau que d'offrir sa vie pour une cause. Toutefois, mourir pour tuer autant d'innocents que possible afin d'avancer un agenda politique particulier, comme le fait le kamikaze, est certainement l'acte le plus condamnable et abominable qui soit car, par nature, le suicide est un choix personnel qui ne devrait pas causer la mort d'autrui. Bibliographie indicative Le problème de la mort chez Sartre et chez Simone de Beauvoir. Par I. Feier, aux Éditions Jérusalem Guerre et Paix. De Léon Tolstoï, aux Éditions Gallimard, 2002. [...]
[...] Cependant, tous ces conflits semblent lointains et ne semblent pas menacer le territoire national. L'attachement à ce dernier s'est dilué en raison de l'absence de menace immédiate et de la fin du service militaire obligatoire prôné par Jacques de Guibert. En parallèle, la valeur de la vie humaine a pris une telle importance dans les stratégies militaires que les décideurs rechignent à engager les troupes dans des combats, cherchant constamment le zéro mort Cependant, l'Occident n'est pas le monde et l'attachement au territoire, compris comme patrie, est très prégnant dans d'autres pays, comme la Chine, la Russie ou encore les pays africains. [...]
[...] Célébrer la patrie, notamment pour Yom Hazikaron et Yom Ha'Atzmaut, c'est rendre hommage aux hommes et aux femmes qui ont défendu à maintes reprises, et encore de nos jours, le territoire national contre l'invasion. Evidemment, le schéma est différent puisque la menace est constante depuis 1948. Le refus d'aller au combat, et de potentiellement tomber au champ de bataille est presque inconcevable, jugé antipatriotique, par les Israéliens. Ainsi, mourir pour la patrie a encore un sens de ce point de vue. C'est mourir pour les siens, mourir pour l'indépendance et pour le droit à vivre dans son pays. [...]
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