Si l'on demande à un enfant qui il est, il n'hésite guère, du moins à partir d'un certain âge, à énumérer son nom, ses prénoms, éventuellement ceux de ses parents et la liste de ses frères et soeurs : il peut même ajouter son adresse et une description sommaire du lieu où habite sa famille. Parce qu'il est "innocent", il ne perçoit pas encore ce que peut-être la complexité de son "je", et le repère en quelque sorte de l'extérieur, par un ensemble d'indices objectifs. Pour l'adulte, et plus encore peut-être pour le philosophe, répondre à la question "Qui suis-je ?" est autrement difficile, et le devient sans doute de plus en plus si l'on attend à une réponse exacte (...)
[...] Les ouvrages de philosophie naturelle allient, comme tout le système d'Aristote, un mélange d'observations empiriques et d'exigences rationalistes. L'ouvrage Des parties des animaux peut être considéré comme le premier traité d'anatomie et de physiologie comparées ; en géologie, Aristote est le premier à avoir signalé l'accroissement du delta du Nil depuis l'époque d'Homère, et l'envasement du marais Méotide. Le traité Du ciel inaugure la cosmophobie. Toutes ces descriptions s'inscrivent dans un système de Physique profondément vitaliste : tous les être sont animés, et la pierre qui tombe est animée du désir de rejoindre son lieu propre le centre de la Terre. [...]
[...] La métaphysique fonde la physique sur une théologie, sur une théorie de Dieu comme moteur de l'univers, comme acte pur. Aristote semble hésiter entre la théorie d'un Dieu transcendant, pensée de la pensée et celle d'un Dieu immanent, vivant éternel parfait Les œuvres de morale et de politique (Ethique à Nicomaque, Politique, Politique des Athéniens) allient de façon parfois curieuse les préjugés des cités grecques d'alors (nécessité de l'esclavage, notion de races nées pour être esclaves, morale réservée à l'élite aristocratique) et des vues novatrices et modernes (importance de la pratique en morale ; rôle du milieu géographique, économique et social ; idée d'une science politique fondée sur l'expérience). [...]
[...] Autrement dit : n'être ni animal ni divin, prendre la mesure de l'humanité moyenne (qui aboutira au juste milieu d'Aristote). Le sujet individuel n'est pas encore en cause, parce que la conscience socratique est d'abord morale. Se définir comme homme, c'est beaucoup plus répondre à un Qui suis- je ? qu'à un Qui suis-je ? Saisir la spécificité du Qui implique l'affirmation d'une singularité ou d'une unicité, en tout cas d'une existence qui n'est pas exactement l'équivalente de n'importe quelle autre. B. [...]
[...] En termes sartriens, le pour-soi qui chercherait une réponse exacte à la question Qui suis-je ? ne peut que s'objectiver en un en-soi trompeur : il ne fait qu'adopter le point de vue d'un autre sur lui-même, et prétend interrompre sa propre aventure sous prétexte de se connaître. Autant dire qu'il nie sa liberté, et que ce qu'il peut alors repérer et définir comme je ne correspond qu'à un moment de son histoire ; adhérer à ce moment en l'acceptant comme version définitive ne mène qu'à la mauvaise foi. [...]
[...] En 343, il est précepteur d'Alexandre le Grand ; il revient à Athènes en 335, où il fonde l'école du Lycée, nommée aussi péripatéticienne, parce que le maître donnait ses leçons en se promenant avec ses élèves. A la mort d'Alexandre Aristote se réfugie dans l'île d'Eubée. L'aréopage le condamne à mort. Il meurt au mois d'août 322. Les traités d'Aristote ne sont que des notes de cours prises par ses auditeurs, et non rédigées par lui ; ils constituent un vaste ensemble encyclopédique, réparti ultérieurement en quatre groupes d'ouvrages. [...]
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