Qui est autrui, relations, authenticité, désir de reconnaissance, conscience de soi, Phénoménologie de l'esprit, Jean-Paul Sartre, alter ego, rencontre, Aristote, perception d'autrui
La présence d'autrui se définit par une relation particulière : je suis face à un être qui m'apparait comme un autre moi, singulier et identifiable, mais différent de mol. D'une manière différente que dans la relation avec une chose, je pense autrui, mais autrui me pense aussi. Ce qui amène à s'interroger sur la nature, le sens et la valeur de cette relation qui nous lie.
[...] Ainsi il m'a vu en train de regarder par le trou d'une serrure ; ce qui n'est qu'une possibilité pour moi devient par lui ma nature de voyeur. Je deviens alors cette nature : c'est à partir d'elle que je dois penser mon identité maintenant. Sartre insiste sur la naissance des deux sentiments correspondant à cette relation intersubjective : la honte et la fierté d'être tel ou tel dans ce regard révèlent que je n'accède à la conscience d'une identité que par cette médiation d'autrui entre moi et moi-même . [...]
[...] Existe-t-il une autre forme de rencontre ? Seule la compréhension de l'origine du conflit permettrait de le résoudre. Autrui est un regard qui fige mes possibilités Sartre dans L'Être et le Néant, explique le trouble produit lors de la rencontre d'autrui à partir de la position qu'il occupe par rapport à moi. Il n'est pas celui que j'essaie vainement de connaître à l'inverse, il est autrui parce qu'il est celui qui me regarde. Avant de rencontrer autrui, j'étais libre : une infinité de possibilités d'être ou d'agir, car spontanément je ne suis qu'action dans le monde sans autre considération sur moi. [...]
[...] La réciprocité des reconnaissances dans la rencontre d'autrui Le désir de reconnaissance n'est égocentrique, unilatéral et nécessairement violent que dans le cadre de la lutte de prestige et la position d'un maître ; seul un désir réciproque de reconnaître l'autre permet d'accéder à une liberté effective. L'histoire de la conscience permet à l'homme de découvrir sa liberté véritable par une double négation : nier le désir de nier l'autre pour atteindre une reconnaissance réciproque et égale. Une telle histoire reste un idéal, mais elle a pour valeur d'articuler ensemble conscience de soi, liberté, reconnaissance, respect, dialogue. Elle donne un sens moral à toutes les formes des rapports avec autrui. [...]
[...] Geste exemplaire : la solitude est conjointe à la certitude de la conscience de soi dans le cogito . La perception d'autrui est donc pensable comme toute autre perception : c'est mon jugement qui identifie la nature de ce qui est et non ce qui est qui s'impose à moi dans la sensation. Descartes a pour données sensorielles des chapeaux et des manteaux se déplaçant en dessous de sa fenêtre, mais il identifie par la pensée que ce sont des hommes et non des automates. Autrui n'est certain que si je le juge comme tel. [...]
[...] Mais ce n'est pas l'atteindre. La relation à autrui est troublante : qui est-il ? Apparemment, nous nous rencontrons comme semblables, mais restons séparés et donc étrangers l'un à l'autre on sait que si on projette sur autrui ce qu'on est par analogie, on risque fort de se tromper. Le problème est que la logique de cette relation ne semble mener qu'au conflit : chacun peut vouloir s'affirmer pour exister dans la conscience de l'autre au même titre qu'il existe pour lui-même. [...]
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