La religion et la santé, éthique, les hôpitaux religieux, impératif moral, Etats-Unis, relation médecin-patient
La genèse de la religion dans le domaine de la santé remonte au Moyen-âge, à l'époque où, le plus souvent, l'Eglise assumait la prise en charge des soins délivrés aux villageois. Durant de nombreux siècles, les ordres religieux ont pleinement assumé ce rôle jusque progressivement céder la place à une médecine plus scientifique et de surcroit laïque. La transformation des systèmes de santé et de la relation patient-médecin a conduit l'Eglise à voir ses domaines d'action restreints et marginalisés. Qu'en est-il aujourd'hui des hôpitaux religieux ?
[...] Deux questions s'imposent ici : tout d'abord la question de l'autonomie du médecin, des pressions qu'il puisse recevoir quant au traitement médical approprié, mais également la question de la pénurie de médecins disponibles pour effectuer les procédures interdites par les hôpitaux religieux. Dans le premier cas, une étude réalisée en 2009 par l'Université de Chicago montre que 43% des médecins aux Etats-Unis ont eu à travailler dans un établissement affilié à un ordre religieux. Sur ces d'entre eux ont du faire face à des situations de conflits avec la politique religieuse de l'hôpital sur le meilleur traitement à fournir à leurs patients (Debra B. Stulberg, 2010). [...]
[...] En France, le raisonnement éthique se construit autour du fait que respecter ses croyances ou ses pratiques religieuses ne doit pas aller à l'encontre de sa vie ni de son intégrité physique ou morale. Autrement dit, il faut distinguer ce qui est du domaine de la consultation de ce qui est du domaine de l'urgence. Ethique, religion et santé : le cas particulier des Etats-Unis Le lien étroit entre le gouvernement et les hôpitaux religieux Les Etats-Unis apparaissent comme le pays le plus marqué par la religion dans le secteur de la santé. [...]
[...] Les hôpitaux religieux et leur gouvernance La question qui se pose à nous ici est la suivante : quelles sont les principales différences qui distinguent l'hôpital religieux contemporain de l'hôpital laïc ? Plusieurs aspects doivent être pris en compte. Tout d'abord, un établissement de soins de santé d'allégeance religieuse ne fournira pas ou refusera de pratiquer des interventions liées à la fin de la vie. En effet, il est formellement interdit de pratiquer l'avortement ou l'euthanasie. Dans le même registre, la plupart des hôpitaux religieux ne délivreront pas de moyens de contraceptions ou de stérilisation à une femme y compris les contraceptions d'urgence (pilule du lendemain par exemple) même en cas extrêmes comme lorsqu'une femme a subi un viol ou lorsque sa vie est mise en danger par une grossesse difficile. [...]
[...] Au Canada, l'Association Catholique Canadienne de la Santé occupe un rôle assez similaire. Ainsi non seulement, la contraception, l'avortement et l'euthanasie sont prohibés mais également les nouvelles technologies médicales, les traitements expérimentaux (Human Rights Magazine, Spring 2003). Par ailleurs, lorsque deux hôpitaux fusionnent (l'un étant laïc et l'autre étant religieux par exemple), la coutume veut que le nouvel hôpital continue à suivre les enseignements et règles religieuses qui étaient en place avant la fusion (Law Students for Reproductive Justice, 2008). [...]
[...] Par conséquent, ils sont en mesure de recevoir des fonds par un système de donations de la part des croyants, le plus souvent au travers d'une fondation religieuse. Là où cela devient plus tendu d'un point de vue éthique est le soutien que le gouvernement accorde à ces institutions. En effet, ces hôpitaux bénéficient d'exonérations de taxes et reçoivent des fonds publics de deux manières. Une étude menée en 1998 établit que les fonds Medicare et Medicaid représentent la moitié des revenus des hôpitaux religieux. [...]
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