Collection, art, esthétisme, passion, Kant, Karl Marx, marché de l'art, Goethe, valeur marchande
Dans le secteur de l'art ou du domaine muséal, la collection témoigne d'un intérêt culturel, historique ou unique en raison de sa rareté qui nécessite une qualité d'expertise ainsi que, souvent, un investissement financier certain. En cela, elle prône un élitisme social généralement assimilé à la richesse matérielle et au prestige, qui déconstruit l'image du collectionneur. Il n'est plus un compilateur d'objet, mais un spéculateur déguisé dont l'objectif n'est pas l'agencement de divers éléments en un tout symbolique, mais simplement l'enrichissement personnel.
[...] Les objets prennent ou perdent de la valeur mercantile selon l'attrait que les collectionneurs leurs portent. Pierre Bourdieu dit par ailleurs que le capital culturel est une forme de capital économique. Ainsi, le collectionneur, par ses acquisitions convertit l'objet esthétique en objet doté d'une valeur économique. Cependant, le collectionneur n'est pas un acheteur comme le souligne Pierre Cabanne. Là où l'acheteur investit « froidement » dans une valeur marchande, une spéculation, le collectionneur, lui, cherche à méthodiquement tendre à la complétion d'un ensemble, d'un tout. [...]
[...] Quel est le problème philosophique que suppose l'image du collectionneur d'art ? Le terme de collection définit un ensemble homogène et non-fini d'éléments hétérogènes possédant, au regard du collectionneur, un ou plusieurs caractéristique(s) commun(s). En effet, les objets réunis sont des éléments individuels qui font partie d'un tout résultant d'un travail de compilation. Dans le secteur de l'art ou du domaine muséal, la collection témoigne d'un intérêt culturel, historique ou unique en raison de sa rareté qui nécessite une qualité d'expertise ainsi que, souvent, un investissement financier certain. [...]
[...] L'objet devient porteur de sens parce qu'il a spécifiquement été choisi par le collectionneur. C'est notamment le cas dans le domaine de l'art où le terme de « passion » est utilisé pour décrire l'attachement intrinsèque de chacun sur les objets collectionnés. Mais dans ce domaine, plus particulièrement, se dessine une symbolique plus profonde que la simple compilation. Il y a une idée de faire vivre la valeur que le collectionneur porte à l'objet par la contemplation, l'exposition . Et cette valeur est mesurée à l'émotion esthétique que l'objet d'art provoque. [...]
[...] L'argent pervertit la relation à l'objet collectionné. Walter Benjamin souligne d'ailleurs que la reproduction d'œuvres d'art générée par son approche mercantile et financière dévalorise l'objet. Theodor Adorno, lui, souligne qu'une approche capitaliste de l'œuvre déforme l'authenticité d'une œuvre. Le collectionneur, animé par l'amour de l'art, n'est donc pas intéressé par son aspect financier, puisque ce dernier s'oppose à l'idée même de l'art. La collection : l'importance du marché de l'art Tout d'abord, et bien que cela ne soit pas reconnu par les collectionneurs, la collection d'art relève obligatoirement d'une dimension économique. [...]
[...] ) mais ne laisse jamais insensible celui qui, par un choix délibéré, a décidé de collectionner l'objet. L'aspect collectionnable de l'œuvre n'est pas seulement dû à sa propriété froide et commune qui le rapproche du reste de la collection, mais bien à la puissance affective que le collectionneur a dirigé vers l'objet. La collection : activité désintéressée Si l'aspect affectif et esthétique de l'œuvre d'art est important, sa collection est aussi désintéressée. Kant définit d'ailleurs l'art et sa contemplation comme un plaisir « désintéressé », dépourvu de motif utilitaire ou personnel. [...]
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