L'art contemporain est susceptible de provoquer chez certaines personnes une sorte de rejet, car elles ne parviennent pas à comprendre sa fonction ni à ressentir d'émotion. Ainsi, Natalie Heinich a consacré son livre L'art contemporain exposé aux rejets (1998), à l'incompréhension que suscite l'art contemporain. L'Art au sens restreint, c'est-à-dire désignant la création d'oeuvres esthétiques, et sous toutes les formes qu'il peut prendre, n'est donc pas compris par tous, ou du moins compris différemment. Mais peut-on définir universellement en quoi consiste la compréhension d'une oeuvre d'art ? En d'autres termes, qu'est-ce que comprendre une oeuvre d'art ? (...)
[...] On voit à travers le regard que nous impose notre culture (des signes conventionnels) et qui ne sélectionne que ce qui peut satisfaire un besoin ou permettre une action. Les choses ne sont considérées que par rapport à nous. L'artiste va donc changer notre regard, enlever les voiles, pour faire apparaître les choses dans leur vérité. Il est celui qui méprisera l'usage pratique et les commodités de la vie, et s'efforcera de voir directement la réalité même (Bergson, Qu'est ce que l'artiste Conférence de Madrid, 1916). [...]
[...] Qu'est ce que comprendre une œuvre d'art ? L'art contemporain est susceptible de provoquer chez certaines personnes une sorte de rejet, car elles ne parviennent pas à comprendre sa fonction ni à ressentir d'émotion. Ainsi, Natalie Heinich a consacré son livre L'art contemporain exposé aux rejets (1998), à l'incompréhension que suscite l'art contemporain. L'Art au sens restreint, c'est-à-dire désignant la création d'œuvres esthétiques, et sous toutes les formes qu'il peut prendre, n'est donc pas compris par tous, ou du moins compris différemment. [...]
[...] On citera notamment : Delacroix pour son tableau La liberté guidant le peuple (1830) faisant référence aux journées parisiennes de juillet 1830 ; Picasso, pour son engagement politique (Guernica, 1937) et artistique puisqu'il a marqué le départ de l'art contemporain ; Paul Eluard pour son poème Bêtes et méchants (1943) dans lequel il dénonce la barbarie des soldats allemands ; ou encore Honoré Daumier pour ses caricatures politiques et sociales. En outre, les connaissances servent aussi à reconnaître une œuvre esthétique, c'est-à-dire qui rentre dans les normes du beau En effet, le plaisir esthétique (qui est universel) est à différencier du plaisir sensuel (subjectif). C'est notre culture artistique qui nous permet e distinguer ce qui est esthétique. De plus, grâce à elle on peut reconnaître les techniques, les règles de l'art. [...]
[...] Par ailleurs, il existe un autre aspect de cette question sur l'universalité de l'art. L'interprétation d'une œuvre d'art dépend aussi de notre culture (au sens anthropologique du terme). En effet, chaque culture a son propre art : ainsi l'art océanique est difficilement compréhensible par les occidentaux et vice-versa. Les codes culturels, les images et les significations qui leurs sont rattachés sont distincts d'une culture à l'autre. Par exemple, l'une des œuvres de Mehdi Ben Cheick est une installation composée de photos de cimetières (de tombes) de cultures différentes, faite de telle sorte que l'on et amené à marcher sur les photos. [...]
[...] Par exemple, le tableau L'Ecole d'Athènes (1511) de Raphaël est reconnu pour être une véritable prouesse technique (la perspective est établie grâce à des règles de proportionnalité). Donc la création d'œuvres d'art nécessite bien des règles formelles, de la technique. Et donc, comprendre une œuvre d'art serait alors reconnaître ces techniques utilisées par l'artiste. Cela demande donc une certaine culture artistique ; par conséquent, on peut reconnaître une œuvre d'art, la mettre en mots, donc démontrer que c'est de l'art. Si le génie artistique ne peut s'apprendre, les techniques et les règles peuvent faire l'objet d'un enseignement. On peut ainsi noter l'existence de l'Ecole des Beaux-arts. [...]
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