[...] Lorsqu'autrui me regarde, le lien qui se crée entre lui et moi est fait par la seule vue. La perception par la vue est donc le seul lien qui unit l'objet que je suis quand autrui me regarde et lui-même. Autrui, en me regardant, apprend alors une multitude de choses sur moi, apprend les choses essentielles qui font de moi ce que je suis. Il sait si je suis une femme ou un homme, si je ne suis encore qu'un enfant ou si je suis une personne ayant déjà vécu des dizaines d'années, il peut apprendre ma situation, si j'appartiens à une classe aisée ou si je suis plutôt défavorisé. Par les actes que je réalise par mon corps autrui peut également facilement savoir si je suis une personne violente ou calme, extravertie ou timide, si je suis une personne qui tend plus vers la superficialité ou vers la simplicité. (...)
[...] Dissertation de philosophie Qu'est-ce que autrui voit lorsqu'il me regarde ? (Introduction) Se demander ce qu'autrui voit lorsqu'il me regarde, c'est se poser la question de ce que les autres peuvent percevoir de moi lorsqu'ils portent leur regard sur moi. Est-ce qu'autrui peut, et va, me regarder tel que je suis ? Lorsque qu'autrui me regarde, c'est mon corps qui lui apparaît. En regardant mon corps et les actes que je lui fais faire, autrui peut apprendre énormément sur moi ; de mon sexe à mon âge en passant par ma situation financière Mais la vision, bien qu'elle soit le sens qui nous apporte le plus d'informations sur une chose concernée, ne peut donner toutes les connaissances de cette chose. [...]
[...] Ainsi autrui, lorsqu'il me regarde, ne voit que mon corps, et sa connaissance de moi se limite à la vision de cette image, sans qu'il puisse me connaître, connaître mon moi intérieur, mon âme. (Synthèse : 3ème partie) Par le regard autrui peut donc apprendre de moi mes critères les plus essentiels. Juste en me regardant, les autres peuvent beaucoup connaître de moi. L'image de mon corps est, pour eux, l'image de mon moi, et leur jugement se fondera sur les informations que mon corps peut leurs apporter sur moi. Mais ce jugement est alors trop hâtif. [...]
[...] De la vision de Sartre, mon corps, bien plus qu'un simple véhicule qui me permet d'exister et de découvrir le monde, est ce dont je suis entièrement responsable, c'est-à-dire cet-être-là pour autrui. Lorsqu'autrui me regarde je suis le corps qu'il voit. Mon corps est pour lui la représentation de mon moi intérieur ; un en-soi pour les autres. Le regard porté sur un homme, pour Sartre, ne se limite pas aux yeux, car derrière le regard, il y a un sujet : moi. [...]
[...] Une image qui est mon corps et qui peut changer sans que je ne change. Descartes va même plus loin sur la question de perception, mettant en doute le fait que les choses existent telles que nous les voyons. Et si les autres voyaient mon corps tel que leurs cerveaux, leur imaginations leur représentent, mais que je sois, en réalité, construit d'une façon totalement différente ? Et même si nous laissons de coté cette idée de Descartes qui nous met dans une situation inconfortable de doute permanant sur le monde et les choses qui nous entourent, le fait que notre perception des choses est modifiée par le jugement, comme le constatait Locke, est une thèse qui ne saurait tenir d'antithèse valable. [...]
[...] Il ne voit que mon corps. Mon corps qui n'est pas moi, car, comme le morceau de cire de Descartes, mon corps peut perdre toutes ses caractéristiques, sa forme, sa couleur et que je reste moi. Un accident peut gravement me défigurer, je serais toujours moi. Mon âme, bien qu'elle puisse en souffrir, sera toujours la même, malgré le fait que les autres voient une chose, un corps, totalement différent de ce qu'ils disaient être moi. Comme Pascal l'explique également, un homme à sa fenêtre peut me voir, voir mon corps passer, sans qu'il n'ait voulu me voir. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture