Que puis-je savoir de moi, connaissance individuelle, conscience, Descartes, homme
L'homme est le seul être vivant à avoir conscience d'être un homme. Cette conscience l'assure en effet de son existence. Il est différent des animaux de part le fait qu'il est une « substance pensante », comme le dit Descartes, philosophe français du XVIIe siècle, quand les animaux ne sont que de simples « machines », de purs mécanismes automatiques qui ne possèdent pas de telles facultés, ce à quoi Kant renchérit que la conscience « élève l'homme infiniment au-dessus de tous les êtres vivants sur la terre ». « Je pense donc je suis », énonce Descartes, car l'homme est d'abord pour lui pensée, pure conscience, cependant, « savoir que je suis n'est pas savoir qui je suis », ajoute Kant.
[...] Descartes expose dans Les Méditations Métaphysiques sa vision du Moi. En effet, après avoir douté de tout, de ses sens, de toutes ses facultés, et même de son propre corps, pensant pouvoir être trompé par un malin génie, il arrive à une vérité qu'il veut essentielle qui sera à l'origine toutes les autres : « Je pense donc je suis », (cogito ergo sum). A travers cette citation devenue évidence, il insinue ainsi que lorsque je doute du moi, je pense, et une conscience qui doute ne peut pas ne pas exister. [...]
[...] De même, Pascal, dans la pensée 323 évoque un exemple du même genre, dans l'amour : « Et si on m'aime pour mon jugement, pour ma mémoire, m'aime-t-on, moi? » et y répond « Non : car je puis perdre ces qualités sans me perdre moi-même ». Ainsi, Pascal différencie bien les qualités du moi et met en avant que ce ne sont pas celles-ci qui nous caractérisent. Prenons pour dernier exemple un enfant qui devient handicapé, donc dont la santé, une de ses qualités, change, n'est-il pour autant plus aimé de ses parents ? N'a-t-il plus le même moi ? [...]
[...] S'il est des choses presque évidentes qui nous apparaissent sur nous, celles-ci ne suffisent pas à le caractériser. Ainsi l'on peut chercher des réponses plus concrètes en empruntant la voie de la sagesse, mais même les plus grands philosophes semblent d'avis que le moi n'est finalement une notion qui n'a pas encore été entièrement définie; tous ne sont pas d'accord, certains s'opposent même, comme les empiristes et les rationalistes. Or, c'est la conscience qui est source de toutes ces interrogations sur la condition humaine et l'univers, et qui est finalement à l'origine toutes les découvertes et les recherches scientifiques et dans d'autres domaines. [...]
[...] Prenons l'exemple d'une sexagénaire qui regarde une photo d'elle étant enfant. Son corps a subi de multiples modifications de par le temps, son esprit a changé également, et pourtant elle est bien essentiellement toujours la même personne, et sait que c'est bien elle sur cette photo, se reconnaît. Ainsi, Kant affirme que « les états de conscience changent, mais la conscience demeure identique, dans la colère ou dans la joie nous sommes toujours fondamentalement la même personne. » De plus, bien que certaines qualités puissent nous apprendre ou donner à autrui des informations sur notre moi, comme notre classe sociale, notre métier, notre santé, nos échecs, nos réussites celles-ci ne définissent pas notre moi. [...]
[...] De la même façon, un enfant qui contracte une maladie grave peut s'appliquer à vaincre la maladie en recherchant des solutions avec les médecins les plus compétents. Ce qui est important dans cette notion de pour soi est le fait que l'on peut ne pas s'abandonner à des déterminismes, leur échapper. Le pour soi est ainsi un choix qui nous appartient, celui de décider de ce que nous allons faire de notre avenir. La conscience, donc, permet au sujet de choisir, malgré ce qu'il est, parmi de multiples possibilités. [...]
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