Il semble évident que j'ai une connaissance de moi, intuitive et première : connaissance de mes émotions, sentiments, perceptions. En ce sens l'introspection paraît à première vue le meilleur chemin d'accès à moi-même, par son caractère direct. Pourtant la découverte de l'inconscient me révèle que je n'ai pas directement accès à la totalité de mes pensées. De même, autrui peut parfois me surprendre en me révélant un aspect de mon être que j'ignorais, car il bénéficie d'un regard extérieur. L'introspection est donc peut-être une fausse bonne solution. Elle m'informe sur ce que je pense ? du moins ce que je crois penser... - mais ne me permet pas forcément de comprendre pourquoi je le pense. Or se connaître n'est pas simplement "prendre acte" de ce qui se passe en moi.
[...] C'est donc dans le travail que je prends conscience de moi comme sujet actif dans le monde. C'est aussi par le regard des autres, qui a l'avantage d'être extérieur c'est-à-dire que je suis objet pour l'autre alors que je suis sujet à mes propres yeux : l'autre a ainsi cette distance que je n'ai pas. Mais cette distance est dangereuse. L'autre a tendance à me figer en objet, à m'enfermer dans une définition, comme dans une boite. Je peux aussi ressentir de l'agacement ou de l'exaspération, de la douleur même, par le décalage entre l'image que l'autre perçoit de moi et ce que moi j'en comprends. [...]
[...] Car se connaître c'est se définir une fois pour toutes. C'est donc renoncer à changer, à me construire, à m'inventer. Or pour l'existentialisme l'homme n'est jamais fini, il se fait chaque jour, par ses choix qui engagent sa vie, donnent un sens à ce qu'il vit. C'est par sa capacité à choisir qu'il se distingue de l'animal et affirme sa liberté, à laquelle il est condamné. On ne peut pas ne pas être libre de choisir qui on est, à moins de renoncer à être un homme : c'est-à-dire se figer en une chose déjà prédéfinie, et s'enfermer dans une définition de soi : le garçon de café le prof de philo = c'est jouer un rôle, et non exister. [...]
[...] Qu'est ce que se connaître ? Je connais de moi certaines caractéristiques, comme mes goûts, mes émotions, mes perceptions. En effet moi seul ait accès à mon expérience interne. Mais se connaître ce n'est pas simplement additionner quelques caractéristiques et savoir qu'on aime le vert et non le bleu. C'est savoir de quoi on est capable, connaître ses limites, mais aussi ses qualités et défauts, ses compétences ; c'est aussi savoir quel sens on donne à sa vie, et quel genre d'homme on est, dans les milliards de possibles qui nous sont offerts. [...]
[...] Ce que Hegel appelle l'affrontement et la reconnaissance des consciences. Je dois prendre des risques, m'opposer, me présenter à l'autre pour devenir conscience pour soi et plus seulement conscience en soi. Conclusion Ainsi on peut conclure que se connaître est une tâche et non un moment, une tâche qui n'est jamais achevée. C'est un travail de réflexion sur moi même qui m'aide à me construire car je dois m'inventer, savoir qui je suis, choisir. Pour m'aider dans ce travail je peux user de l'introspection (le regard intérieur) et je dois écouter le regard des autres, mais sans m'y enfermer. [...]
[...] Corrigé de dissertation : Puis-je me connaître ? Il semble évident que j'ai une connaissance de moi, intuitive et première : connaissance de mes émotions, sentiments, perceptions. En ce sens l'introspection parait à première vue le meilleur chemin d'accès à moi- même, par son caractère direct. Pourtant la découverte de l'inconscient me révèle que je n'ai pas directement accès à la totalité de mes pensées. De même, autrui peut parfois me surprendre en me révélant un aspect de mon être que j'ignorais, car il bénéficie d'un regard extérieur. [...]
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