Les conditions d'après lesquelles on peut imputer des actes et leurs conséquences à un individu constituent un véritable problème philosophique, comme le souligne Marc Neuberg dans son article sur la responsabilité du Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale. Car qu'entendre exactement par la notion de responsabilité? En latin, le verbe respondere signifie «se porter garant ». Dans le langage courant, elle se rapporte communément à des devoirs liés à un statut. Elle recouvre pourtant bien d'autres significations. Ainsi, la responsabilité civile désigne l'obligation de réparer le préjudice causé à autrui par une action dommageable commise par soi-même, mais également par une personne qui dépend de soi, ou par une chose que l'on a sous sa garde. La responsabilité collective, elle, rend tous les membres d'un groupe solidairement responsables de l'acte commis par l'un de ses membres. La responsabilité peut toucher à l'éthique, lorsqu'elle concerne le « pouvoir potentiellement destructeur de l'être humain sur son environnement » (Jonas, le principe responsabilité), par exemple. Il convient de distinguer la responsabilité morale de la responsabilité pénale. Un acte jugé illicite du point de vue légal peut ne pas l'être du point de vue moral.
Le fait d'être reconnu responsable ou non est un enjeu, qui peut avoir des conséquences diverses : remplir une charge particulière, devenir le sujet approprié d'une sanction, subir le regard désapprobateur d'autrui...C'est pourquoi l'on peut parler de « dégager sa responsabilité » car cette dernière contraint, oblige et l'individu peut vouloir s'en libérer. Peut-être peut-on, pour cela, face à autrui mais surtout face à sa propre conscience, solliciter le secours, avancer la justification, en d'autres termes « invoquer » l'incertitude de l'avenir non pas comme circonstance atténuante, mais comme excuse totale. En effet, ce qui adviendra dans les temps futurs semble ne pas pouvoir être établi avec exactitude, et laisser place à une certaine contingence et à des forces extérieures, ce qui rendrait actes et conséquences bien différents de ce qu'ils auraient dû être dans l'esprit de celui les ayant accomplis.
Mais, ce hasard, et ces circonstances extérieures échappant à chacun, me permettent-ils de ne pas avoir à rendre compte de mes actions? Une telle affirmation n'est-elle pas dangereuse du point de vue moral, en tant qu'elle permet à chacun de dire que tous les actes, même les plus extrêmes, n'étaient ni prévus ni voulus? Ma responsabilité ne porte-t-elle pas aussi sur le projet de l'action, sur laquelle la contingence n'a pas d'effet?
[...] Un acte jugé illicite du point de vue légal peut ne pas l'être du point de vue moral. Le fait d'être reconnu responsable ou non est un enjeu, qui peut avoir des conséquences diverses : remplir une charge particulière, devenir le sujet approprié d'une sanction, subir le regard désapprobateur d'autrui . C'est pourquoi l'on peut parler de dégager sa responsabilité car cette dernière contraint, oblige et l'individu peut vouloir s'en libérer. Peut-être peut-on, pour cela, face à autrui mais surtout face à sa propre conscience, solliciter le secours, avancer la justification, en d'autres termes invoquer l'incertitude de l'avenir non pas comme circonstance atténuante, mais comme excuse totale. [...]
[...] Mais d'un point de vue pénal, l'incertitude de l'avenir n'est en rien une excuse : je dois répondre de mes actes et assumer leurs conséquences. Car, comment mesurer l'intention? Seul le sujet sait ce qui l'a motivé à agir. Dans son tribunal intérieur, l'homme ne peut invoquer l'incertitude de l'avenir pour dégager sa responsabilité car il se sait responsable de toutes ses décisions, de ses erreurs, a le pouvoir de se poser les questions décisives, de s'engager, et sait aussi lorsqu'il aurait pu éviter d'accomplir tel acte, ou qu'au contraire il aurait eu la possibilité d'agir autrement. [...]
[...] Puis-je invoquer l'incertitude de l'avenir pour dégager ma responsabilité? Les conditions d'après lesquelles on peut imputer des actes et leurs conséquences à un individu constituent un véritable problème philosophique, comme le souligne Marc Neuberg dans son article sur la responsabilité du Dictionnaire d'éthique et de philosophie morale. Car qu'entendre exactement par la notion de responsabilité? En latin, le verbe respondere signifie porter garant Dans le langage courant, elle se rapporte communément à des devoirs liés à un statut. Elle recouvre pourtant bien d'autres significations. [...]
[...] En effet, un individu est considéré comme ayant la responsabilité civile d'un acte, s'il l'a voulu et accompli lui-même, ou s'il l'a accompli même sans le vouloir. L'ignorance de la loi n'excuse pas. Le critère objectif fixé par la loi est celui de l'homme avisé et prudent qui lui, aurait pu, ou non, éviter l'acte, critère adapté quelque peu aux caractères individuels de l'agent (maladie, âge . C'est donc l'acte qui prévaut dans la responsabilité pénale. Selon Jonas, dans Le principe responsabilité, le dommage doit être réparé, même si la cause n'est pas un méfait, même si la conséquence n'était pas prévue. [...]
[...] Tout d'abord, si l'avenir est incertain, d'une cause ne suit pas nécessairement l'effet escompté et je peux peut-être alors produire des actions, et par suite des conséquences, sans les avoir voulues initialement; ce qui conduit à se questionner sur la réelle responsabilité du sujet. Mais l'argument de l'incertitude de l'avenir est-il valable? N'ai- je pas, finalement, toujours les moyens d'infléchir l'avenir par mes décisions, dont je porterai alors l'entière responsabilité? Avant d'examiner si je peux invoquer l'incertitude de l'avenir afin de dégager ma responsabilité, il convient en premier lieu de définir les conditions qui me rendent responsable, pour mieux cerner ce qui permettrait éventuellement de s'en libérer. [...]
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