Depuis toujours, l'homme a le sens du divin. Sacrifices, messes, et autres rites sont là pour rappeler aux hommes le culte qu'ils vouent à cet être qu'ils reconnaissent comme supérieur. Les hommes ont su donner crédit au phénomène religieux en apportant les preuves de l'existence de Dieu. Ainsi dans L'avenir d'une illusion, Freud se questionne: « Si même les sceptiques endurcis avouent que les assertions religieuses ne sauraient être réfutées, pourquoi n'y devrais-je pas croire, puisqu'elles ont tant d'arguments en leur faveur: la tradition, le consentement universel des hommes et tout ce qu'elles recèlent de consolateur ? ». Pourtant, si l'on considère l'athéisme par exemple, l'existence même de Dieu semble remise en question, si bien que l'on peut se demander si les « preuves de l'existence de Dieu » ne montrent pas autre chose que cette existence.
[...] Descartes ne peut donc pas fonder l'existence de Dieu sur l'origine du concept de Dieu. De plus, l'argument d'Auguste Comte laisse apparaître l'idée de Dieu comme pure création humaine répondant à un besoin de sérénité. Dieu apparaîtrait comme la source d'une fatalité, ce qui délivrerait l'homme de ses responsabilités ou parfois de sa culpabilité. Par exemple, les expressions telles que c'est Dieu qui l'a voulu ainsi ou Dieu a choisi de montrent une volonté humaine d'expliquer un phénomène parfois naturel (la Mort par exemple). [...]
[...] Si Dieu a pu être créé de toute pièce par l'homme, il lui permet en tous cas de ses rassurer et d'imaginer un monde créé pour l'homme. En effet, Dieu a fait l'homme à son image, cela ne révèle-t-il pas un certain anthropocentrisme humain? Ainsi si l'existence de Dieu n'est pas réfutable, elle n'est pas démontrable, ce qui replace la religion non pas au niveau de la science mais bien de la croyance. [...]
[...] On pourrait tenter de prouver l'existence de Dieu par l'exemple du miracle : comment expliquer certaines guérisons ? Il existe de nombreux événements inexpliqués et inexplicables, mais pour lesquels l'homme préfère souvent avoir recours à la foi. Le miracle religieux, explication fantastique, est donc préféré à l'absence d'explication ou au hasard. L'existence de Dieu permet à l'homme d'accepter une fatalité, comme le montre par exemple le mythe d'Œdipe : celui-ci ne peut fuir son destin car ce sont les dieux qui l'ont décidé. [...]
[...] Si rien ne prouve la non-existence de Dieu, rien n'établi son existence non plus. Ainsi si la religion apparaît totalement universelle, il semble que l'existence du sujet principal de la religion ne soit pas évidente. Le manque d'indices ou de preuves matérielles (sensibles) est déjà une difficulté, qui laisse penser que l'existence de Dieu restera toujours indémontrable. Dieu existe spirituellement, par la foi ; cette foi peut constituer une preuve de l'existence d'une croyance mais pas d'un être. Toutes les preuves qui ont tenté d'établir l'existence de cet être ne témoignent en vérité que d'une tendance immanente à la raison humaine à se poser des questions sans réponse. [...]
[...] De même si l'on pense au rôle de la religion dans les relations internationales, Dieu apparaît plutôt comme le soi-disant garant du bon droit de chacun, comme le montrent toutes les guerres de religion, ou les conflits plus récents : d'un côté God Bless America de l'autre l'Islam, chacune affrontant l'autre au nom de Dieu. Peut-on encore parler de foi, ou Dieu n'est-il alors que le prétexte, celui qui commanditerait soi-disant tout cela et débarrasserait en fait les deux parties de leur responsabilité ? L'existence de Dieu semble ici être affirmée par les hommes pour leur bonne conscience, donc par intérêt, par tradition ou par besoin. Pour appuyer ses assertions, l'homme peut mettre en avant la littérature religieuse : La Bible ou Le Coran seraient alors des preuves de l'existence de Dieu. [...]
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