Nous montrerons d'abord que le mythe de Protagoras s'inscrit dans un jeu subtil de la rhétorique. Ce mythe nous offre ensuite un tableau des origines de l'homme et de sa vie primitive. Enfin nous réfléchirons à la portée philosophique du mythe autour de la question de l'acquisition de la vertu politique, présentée comme condition nécessaire pour que l'homme puisse vivre en société.
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[...] Protagoras. Platon Le jeune Hippocrate vient dès l'aube réveiller son ami Socrate et l'enjoint de le présenter à l'illustre sophiste Protagoras d'Abdère, lequel est arrivé à Athènes. L'agitation et l'émoi d'Hippocrate montrent certes l'extrême popularité de Protagoras, mais aussi l'importance du rôle des Sophistes dans la païdeia. Protagoras prétend en effet que l'objet de son enseignement est de délivrer l'arétè, l'excellence, la vertu politique. Or la vertu peut-elle s'enseigner ? Tel est l'objet de la joute oratoire qui s'engage entre Protagoras et Socrate dans le Protagoras de Platon. [...]
[...] - La définition de Protagoras est moins précise. Platon ne propose pas dans le Protagoras une définition rigoureuse de la vertu : l'examen de cette question est fait dans le Ménon. Protagoras superpose dans le mythe à la notion d' art politique quatre noms de vertus : * d'abord deux noms poétiques : dikè et aidôs * puis leurs équivalents plus communément employés : dikaiosynè et sôphrosynè Dans la suite de son discours, Protagoras affirme que l'art politique est une forme de vertu et opère régulièrement le passage de la vertu à la justice et réciproquement. [...]
[...] Conclusion Par son choix de remanier le mythe de Prométhée, Protagoras fait d'une pierre deux coups : il conforte sa réputation de brillant orateur en charmant l'assistance par une belle histoire, et il légitime son métier en tant qu'enseignement de la vertu politique en mettant habilement le mythe au service de son argumentation. Protagoras renchérit ensuite sa thèse par un raisonnement et son long discours est très applaudi. Cependant Platon ne laisse pas le dernier mot au sophiste et c'est Socrate qui remporte la première manche. La joute oratoire aboutit finalement au renversement des positions de Protagoras et Socrate. Cette aporie finale doit impliquer le lecteur dans sa quête personnelle de la valeur de la vertu et du sens de son enseignement au sein même de la société contemporaine. [...]
[...] Ce mythe nous offre ensuite un tableau des origines de l'homme et de sa vie primitive. Enfin nous réfléchirons à la portée philosophique du mythe autour de la question de l'acquisition de la vertu politique, présentée comme condition nécessaire pour que l'homme puisse vivre en société. Le mythe de Protagoras, un habile subterfuge de la rhétorique. Le mythe de Protagoras s'inscrit dans les règles d'une joute oratoire. Organisation d'une séance chez Callias : Callias héberge trois sophistes de renom, de passage à Athènes : Protagoras d'Abdère, Hippias et Prodicos de Ceos. [...]
[...] Protagoras s'approprie le mythe de Prométhée. Schéma de l'origine de l'homme semblable chez Protagoras et le mythe de Prométhée. - Protagoras met en scène les protagonistes traditionnels du mythe : * le Titan Prométhée (qui réfléchit avant), son frère Epiméthée (qui réfléchit après) * Héphaïstos, le dieu forgeron ; Athéna, la déesse de la Pensée, des Arts, des Sciences et de l'Industrie ; Zeus, le maître de l'Olympe. Il y ajoute Hermès, le dieu messager. - Conformément à la tradition, dans le mythe de Protagoras, lors de la création du monde, les Dieux chargent Epiméthée d'attribuer à chacune des espèces animales des qualités appropriées. [...]
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