Nous allons voir d'abord comment ce concept de propriété de l'individu sur son corps a pu être avancé en réponse aux nombreuses attaques auxquelles le corps doit faire face de nos jours (I) ; avant de critiquer cette approche au nom d'une certaine conception de la dignité humaine et du respect dû au corps et de montrer en quoi il faut justement postuler un autre rapport que celui de propriété afin de protéger ce dernier de manière efficace (II)
[...] Toute propriété est dérivée de cette propriété corporelle qui seule est originelle L'homme en passe d'être dépossédé de son corps ? (points de vue anthopologique, sociologique et sémiologique) Comme le montrent Maria Michela et Marzano Parisoli dans Penser le corps si l'on analyse le discours et le vocabulaire socioculturel contemporain, le corps apparaît à la fois comme un thème des plus répandus ; mais aussi, paradoxalement, comme l'une des réalités les plus obscures. Certains sociologues estiment que le corps humain est avant tout une idée historique, le produit d'une construction culturelle (Foucault). [...]
[...] Mais le sang n'est-il pas la personne ? Peut-on dire du mannequin qui fait de la publicité pour une crème dermatologique en montrant uniquement ses mains qu'il effectue une prestation de travail, rémunérée comme telle, alors que celui qui fait don de son sang ou d'un organe, n'effectue aucune prestation, en raison du caractère " sacré" du don ? Et ne pourrait-on pas opposer à ces principes respectables de morale la liberté individuelle, qui est inscrite au titre des droits de l'Homme ? [...]
[...] Est on propriétaire de son corps ? Introduction Depuis l'apparition de la modernité notre rapport au corps n'a cessé de se modifier. Le corps n'est plus seulement une source de revenus en raison des prestations qu'il permet ; il est également, de plus en plus, une source de revenu : les progrès de la biologie et de la médecine ont montré que le corps humain était devenu une source de profits par les ressources qu'il détenait en lui même Dès lors, comme l'a montré aux États Unis la célèbre affaire Moore, l'individu peut il "gérer" son propre corps de manière à profiter pécuniairement des ressources qu'il recèle, au risque de se dégrader humainement ? [...]
[...] Qui serait le propriétaire du corps ? L'âme ? l'esprit ? la raison ? Le corps est il une chose comme les autres choses ? Non, car le corps n'est pas seulement Körper, mais aussi le Leib (cf.introduction). Enfin, il n'existe pas de réelle distance entre moi et mon corps. [...]
[...] Point de sujet de droits sans corps. Si je me tue, il n'y a plus de sujet de droit pour exercer le droit de propriété. Elle constitue une approximation juridique, un bien étrange droit de propriété. Le droit lui-même, dans sa logique interne, indique l'inadéquation du concept de propriété appliqué au corps. Le corps est inaliénable (il nous est impossible de bous séparer de notre corps), ce qui est tout le moins une limitation étonnante des pouvoirs du propriétaire (à supposer qu'il en existe un). [...]
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