Comme le mot grec « techné » dont il est dérivé, le mot « technique » est synonyme d'art, au sens de savoir-faire dont la mise en oeuvre aboutit volontairement à une réalisation déterminée. Cependant, au contraire de l'expression artistique dont la finalité est complètement immotivée, la technique vise l'efficacité et l'utilité.
[...] L'innovation technique répond-elle toujours à nos besoins ? Comme le mot grec techné dont il est dérivé, le mot technique est synonyme d'art, au sens de savoir-faire dont la mise en oeuvre aboutit volontairement à une réalisation déterminée. Cependant, au contraire de l'expression artistique dont la finalité est complètement immotivée, la technique vise l'efficacité et l'utilité. De fait, l'innovation technique constitue la création d'un objet préalablement pensé. Aussi, il nous apparait logique que cet objet satisfasse un besoin, c'est-à-dire un désir naturel selon Epicure. [...]
[...] Or, comme l'affirme Epicure, tous les désirs ne sont pas des besoins. En effet, ce dernier fait la distinction entre les désirs naturels (ou besoins), et les désirs vains. Dès lors, l'innovation technique peut répondre à un de ces désirs vains, faisant alors de l'objet un objet superficiel et non plus nécessaire. Mais comme nous l'avons vu précédemment, les innovations techniques qui résultaient d'un besoin s'inscrivaient dans un milieu encore naturel : l'homme se devait en effet de modifier son environnement. [...]
[...] Dès lors, l'innovation technique constitue le résultat d'une réflexion, d'une réflexion qui a obtenu les moyens pour parvenir à es fins. L'objet technique résulte de l'action, et l'action elle même répond à un désir. Il semble donc que l'innovation technique soit le plus souvent un besoin appliqué à la réalité. Cependant, on constate déjà que parfois cette technique n'est motivée que par un désir. Il est vrai que toute action répond à un désir et par conséquent que la production en elle-même répond à un désir. [...]
[...] L'innovation technique répond de moins en moins au besoin qu'éprouve l'homme, mais de plus en plus à ses désirs. Aussi la technique n'a jamais autant renvoyé l'homme à ce qu'il est. L'homme emploie donc la technique dans un monde qu'il s'est progressivement approprié, et qu'il considère aujourd'hui comme le sien. Cependant, il semble que l'homme commence à entrevoir les conséquences d'un acte non-réfléchi dans son quotidien. En effet, peut-être aveuglé par son pouvoir sur la nature, l'être humain a produit sans se soucier du problème éthique qui est rattaché à la notion de technique. [...]
[...] Dès lors, ce constat soulève un paradoxe : alors que l'homme employait la technique pour survivre à une nature hostile, c'est désormais cette technique qui peu à peu le conduit à sa perte. L'innovation technique est donc indispensable à l'homme dans la mesure où elle permet de satisfaire des besoins vitaux. Or l'homme a appris à des dépends que l'usage de la technique devait se faire avec modération : quel que soient les moyens qu'il se donne, l'homme ne pourra jamais dominer la nature mais y sera toujours soumis. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture