1) le doute volontaire, méthodique, nourri par la curiosité ? l'état d'esprit maîtrisé que nous décidons d'adopter pour remettre en cause nos connaissances et les interroger ;
2) le doute proprement sceptique, qui est un aboutissement, que nous adoptons par lassitude ? l'état d'esprit que nous adoptons après avoir cherché sans rien avoir trouvé, celui qui nous fait dire, ou bien que toutes les vérités se valent, ou bien que l'homme, étant incapable d'atteindre la vérité absolue, doit se résigner et ne plus rien chercher (les deux point de vue se rejoignent).
[...] Descartes, le voyageur perdu dans la forêt et l'âne de Buridan). Cependant, il ne faut pas occulter ce point : toute action doit avoir été précédée d'une délibération, une mise en question de ses motifs le doute intervient, comme aiguillon qui nous pousse à approfondir nos investigations l'action qui s'en suivra sera alors plus chargé de sens. Le sens commun prétend que le doute est utile à la connaissance. C'est indéniable. Cependant, il doit être compris comme une méthode, comme un moyen ; il n'est pas une fin en soi. [...]
[...] Dans l'action, le doute au sens avec ses qualités déjà précisées, permet d'ouvrir en soi-même un espace de délibération, où l'on va réfléchir aux meilleurs raisons d'agir : douter est alors une façon de réfléchir aux raisons pour lesquelles on agit, c'est la condition pour exercer notre libre-arbitre. Autrement dit douter, c'est mettre en question la pertinence de notre action : avons-nous raison d'agir ainsi ; quels sont les motifs de mon action ? Sont-ils valables ? En ce sens, douter nous permet d'approfondir notre réflexion sur les motifs de notre action, donc sur son sens. [...]
[...] Sujet : Le doute serait-il utile à la connaissance, mais nuisible à l'action ? Analyse de l'énoncé Deux types de doute : le doute volontaire, méthodique, nourri par la curiosité l'état d'esprit maîtrisé que nous décidons d'adopter pour remettre en cause nos connaissances et les interroger ; le doute proprement sceptique, qui est un aboutissement, que nous adoptons par lassitude l'état d'esprit que nous adoptons après avoir cherché sans rien avoir trouvé, celui qui nous fait dire, ou bien que toutes les vérités se valent, ou bien que l'homme, étant incapable d'atteindre la vérité absolue, doit se résigner et ne plus rien chercher (les deux point de vue se rejoignent). [...]
[...] Le doute ne nuit donc pas à l'action dans ce cas. On rencontre le doute au sens 2 sous deux visages différents, quand on le rapporte à l'action : ou bien il s'agit du doute existant chez une personne qui ne sait jamais comment agir, qui hésite toujours, qui reste sceptique sur les meilleurs choix à faire. Il s'agit d'un manque de confiance en soi, qui paralyse, empêche d'agir ; ou bien il s'agit d'un doute nihiliste celui d'une personne qui pense qu'agir ne sert à rien, n'a aucun sens, que l'existence humaine en général n'a aucun sens. [...]
[...] A l'un, le doute serait permis ; à l'autre, non. Cette image doit être considérablement nuancée, à partir du travail de distinction conceptuelle opéré plus haut. Nous prendrons ensuite des exemples pour corroborer notre point de vue : ainsi, Einstein refusa de mettre en doute certaines partie de la physique au nom de préjugés Dieu ne jouent pas aux dés répondit-il en substance à certains savants, comme Schrödinger, qui montraient que les lois établies par les savants ne permettaient pas de prévoir à coup sûr le mouvement d'une particule). [...]
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