« Cogito Ergo Sum ». La maxime de Descartes est à l'origine de toutes ses pensées philosophiques, « je pense donc je suis ». L'individu prend conscience qu'il est un être pensant, présent dans le monde. Par cette prise de conscience, l'individu se voit maître de ses actions, plus libre donc d'agir. Il se rend compte qu'il est un être vivant, qu'il peut penser et choisir, « je peux douter de tout, sauf que je doute » dit Descartes. Mais douter de tout peut rendre l'individu prisonnier de ce doute. Il s'agit alors de se demander si toute prise de conscience est libératrice. Peut-on considérer toute prise de conscience comme une libération pour l'individu ?
Nous verrons tout d'abord que la prise de conscience de notre liberté va nous rendre plus libres encore mais que nous prenons également conscience qu'il y a des limites à cette liberté. Enfin, la prise de conscience ne permet-elle pas à l'homme de choisir sa vie ? (...)
[...] Mais la prise de conscience de ses libertés ne permet-elle pas à l'homme de choisir sa vie? Choisir sa vie, se rapprocher du bonheur, ne libère-t-il pas l'individu du malheur et de la contingence, de l'angoisse? Certaines choses dont on prend conscience nous referment sur nous- mêmes, d'autres nous permettent de nous ouvrir sur le monde et la vie, c'est surtout le résultat du choix de l'individu de profiter ou non des libertés auxquelles il peut accéder. L'individu prend conscience de sa condition, il va ainsi pouvoir librement agir pour la changer ou l'accepter, selon sa définition personnelle du bonheur. [...]
[...] De même, la prise de conscience de la mort peut ne pas être négative. L'angoisse liée à la mort n'est pas justifiée puisque, par définition, nous n'allons pas vivre notre mort. La philosophie épicurienne souligne cette idée en ne traitant que des questionquestions sur la vie, excluant la mort qui, loin d'être un mystère pour eux, n'est que la cessation de la vie, plus rien. Savoir que nous allons mourir peut donc nous permettre de profiter de la vie, carpe diem dit Epicure, il faut cueillir le jour, chaque jour. [...]
[...] De même, s'il prend conscience de sa liberté, il doit également prendre conscience de sa responsabilité face à l'humanité. Chacune de ses actions entraîne un effet, et, de même que l'homme est responsable pour l'humanité, l'humanité est responsable pour l'homme. Chacun est responsable de ses actes et des effets qui en découlent. En prenant conscience de ses responsabilités, l'homme doit être plus attentif à ses choix: il engage l'humanité toute entière. Après la seconde guerre mondiale, l'humanité a pris conscience que l'homme pouvait détruire l'homme, avec la bombe atomique . [...]
[...] Ici donc, la prise de conscience n'est pas libératrice mais, au contraire, réductrice. De plus, l'individu se rend compte que certaines choses lui échappent, même en lui-même. Il prend conscience qu'il est obscur à lui- même et déterminé par des choses qu'il ne maîtrise pas tel son passé, son inconscient. Le psychanalyste Freud souligne que le moi n'est pas maître dans sa propre maison mais que nous sommes en majorité déterminés par notre inconscient, sur lequel nous n'avons aucune maîtrise. [...]
[...] Mais on peut également prendre conscience de notre condition malheureuse et décider d'en sortir, pour plus de liberté. Agir, suite à cette prise de conscience, nous permettra alors de nous libérer de l'asservissement dans lequel nous nous trouvions jusqu'alors. Il est donc également légitime de vouloir agir pour se libérer, parce que nous avons pris conscience que nous pouvons agir et nous libérer. Marx, qui aspire au changement, fait appel à cette action de libération: jusqu'à présent les philosophes n'ont fait que commenter l'histoire, il s'agit maintenant de la changer il tente de propager ses idées, de faire prendre conscience aux hommes qu'ils sont libres et maîtres de leurs actions. [...]
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