La conscience immédiate est celle qui accompagne tous les actes du sujet (avoir conscience de sentir, d'imaginer, de vouloir, d'agir...).
La conscience réfléchie est celle qui se saisit elle-même comme conscience, qui se prend elle-même pour objet. Le propre de la conscience est de pouvoir s'objectiver, se réfléchir.
La première conscience consiste à avoir conscience, la seconde à être conscient d'avoir conscience.
La prise de conscience est le passage de l'une à l'autre (...)
[...] Transition : Si ce passage par l'altérité ou la différence est nécessaire pour prendre conscience de soi, comment comprendre que notre identité se conserve et que nous restions nous-mêmes tout en devenant étranger à ce que l'on est ? La prise de conscience de soi ne doit-elle pas se comprendre comme la mise à l'épreuve perpétuelle de notre liberté ? Cette mise à l'épreuve, aussi inquiétante ou angoissante soit-elle, n'est-elle pas ce par quoi l'homme est amené à construire dans le temps sa propre identité ? L'existence précède l'essence Prendre conscience de soi = rechercher ce que l'on est, l'essence de notre identité. [...]
[...] Prendre conscience de soi, est-ce devenir étranger à soi ? Analyse des termes : Conscience = conscientia, accompagné (cum) de savoir (scire) - faculté qu'a l'homme de connaître sa propre réalité et de la juger - on distingue la conscience directe ou immédiate et la conscience réfléchie : La conscience immédiate est celle qui accompagne tous les actes du sujet (avoir conscience de sentir, d'imaginer, de vouloir, d'agir . La conscience réfléchie est celle qui se saisit elle-même comme conscience, qui se prend elle-même pour objet. [...]
[...] La question serait à présent de savoir dans quelle mesure la conscience de notre étrangeté pourrait être à la base d'une véritable reconnaissance d'autrui : en comprenant que l'étranger est en nous, nous éviterions d'avoir à le traquer en l'autre . [...]
[...] Une part obscure de nous-mêmes rend chacun étranger à soi. le sujet ne peut par ailleurs prendre conscience de soi au niveau pratique qu'en se projetant au- dehors de lui-même et en se risquant à devenir autre que ce qu'il est. Bien que l'homme ne prenne conscience de soi qu'à travers l'épreuve de son étrangeté et de l'indétermination radicale qui fait de lui un être libre, il n'en demeure pas moins que notre identité est préservée en raison de la dimension temporelle de la conscience. [...]
[...] Il peut ainsi tout au long de son existence se redéfinir à chaque instant, puisqu'il n'est que le résultat de ses actes. Il existe comme projet. Il est libre d'agir autrement et de devenir du même coup autre qu'il n'est déjà. Angoisse et liberté La liberté se caractérise par la possibilité toujours offerte à chacun de devenir autre que ce qu'il était, c'est-à-dire un étranger, un autre que soi-même. Cette étrangeté de l'homme à soi qui trouve son fondement dans la liberté est angoissante. [...]
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