« Gouverner, c'est mettre vos sujets hors d'état de vous nuire et même d'y penser » disait Nicolas Machiavel, penseur italien de la Renaissance. Cette nouvelle vision marque un changement dans la tradition de la philosophie politique. En effet depuis l'antiquité, avec Hérodote, Platon et Aristote notamment, les hommes ont toujours considéré cette discipline comme une recherche du meilleur régime politique possible. Or Machiavel lui ne travaille plus dans ce but, il préfère analyser et réfléchir sur les régimes en place et les moyens de garder le pouvoir. Ainsi dans son ouvrage Le Prince, l'auteur exprime des conseils et des avis à Laurent de Médicis (...)
[...] Ainsi Machiavel a quelque part dénaturée la philosophie politique. En conclusion, la réflexion de Machiavel est tournante dans l'histoire de la philosophie politique car il se désintéresse du régime idéal, au profit des régimes existant. Sa pensée se concentre sur les moyens de rester au pouvoir, et ces moyens sont parfois décriés par d'autres auteurs qui lui reproche sont peu de moralisme. Ainsi, Machiavel rapproche encore plus la philosophie politique de la réalité, et la transforme en une discipline empirique. [...]
[...] Après les principautés héréditaires, Machiavel décrit les principautés mixtes. Cette deuxième catégorie de principautés est plus difficile à gérer pour le Prince. En effet celui-ci ne peut pas compter sur l'aspect héréditaire de son pouvoir car la principauté mixte est en fait un Etat ex- nihilo. La création d'un état mixte ne tient qu'au talent d'un individu, à son courage ou à un évènement heureux Ainsi, le prince ne peut pas compté sur l'accoutumance du peuple, au contraire celui-ci sera enclin à la rébellion car les sujets changent volontiers de maîtres, croyant gagner au changement De fait le prince ne peut pas être populaire au début de sa gouvernance, il est même coincé entre les volontés du peuple qu'il doit amadouer car gouverner c'est faire croire et les exigences de ceux qui l'ont aidé à prendre le pouvoir. [...]
[...] En effet Machiavel a par la suite été un objet de critique. Frédéric II, le roi de Prusse a écrit un livre préfacé par Voltaire Anti-Machiavel pour s'opposer à l'absence de morale de la pensée machiavélique. En effet le penseur italien n'a pas hésité à faire preuve de cynisme lorsqu'il explique les moyens à utiliser pour se maintenir au pouvoir, en politique le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal Ainsi pour Machiavel, un prince ne doit pas hésiter à écarter la morale pour faire une action nécessaire, la morale serait susceptible de l'empêcher de faire ce qui doit être fait. [...]
[...] Ainsi dans son ouvrage Le Prince, l'auteur exprime des conseils et des avis à Laurent de Médicis. Étant donné le changement dans la philosophie politique que cause cet ouvrage, il convient donc de s'interroger sur la substance de ce texte. Par conséquent la question qui se pose est de savoir ce que fait l'originalité de cet extrait du Prince. Pour y répondre, il est nécessaire d'étudier dans un premier temps les situations différentes que propose Machiavel, puis dans un deuxième temps l'héritage de Machiavel avec ce qu'il a laissé et ce qui est contesté. [...]
[...] Ainsi le seul moyen que le Prince aurait de perdre le pouvoir, serait d'être vaincu par une force armée ennemie. Mais là encore, l'accoutumance du peuple à la famille du Prince déchu peut contribuer à le faire revenir au pouvoir. Pour appuyer cet argument Machiavel prend l'exemple du Duc de Ferrare qui a résisté au Pape et aux Vénitiens grâce au fait de son ancienneté. Ici l'auteur ne donne aucun jugement de valeur sur le régime en place, il se concentre sur le problème de la conservation du pouvoir. [...]
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