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Cette première oeuvre majeure repose sur trois études : sur l'antisémitisme, sur l'impérialisme et enfin sur le système totalitaire. Arendt dit en introduction « la terrifiante originalité du totalitarisme ne vient pas à la venue au monde de nouvelles idées, elle tient à la rupture avec notre tradition ».
Arendt s'oppose à la théorie intentionnaliste dans l'analyse des historiographiques et s'inscrit donc dans la théorie fonctionnaliste. L'approche intentionnaliste tend plutôt à présenter les faits historiques comme le résultat de la volonté des individus alors que l'approche fonctionnaliste, au contraire, tend plutôt à considérer que les évènements ne dépendent pas uniquement de la volonté des individus, et qu'il existe un environnement, un contexte, avec lequel ils doivent composer -quel qu'ils soient- voire, éventuellement, qui s'impose à eux. (Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal, 1963).
Dans le premier volume, Arendt montre que la spécificité du nazisme tient à l'antisémitisme et non pas à l'antijudaïsme. L'antijudaïsme (courant marcionite) ne suffit pas à justifier le nazisme. En réalité, il y a une montée de l'impérialisme en Allemagne qui a coïncidé avec l'antisémitisme : « chaque classe de la société qui entrait en conflit avec l'Etat devenait antisémite car les Juifs étaient le seul groupe social qui semblait représenter l'Etat ».
Le second volume, l'impérialisme, décrit l'expansion européenne dans le dernier tiers du XIXème siècle. Pour Arendt, l'impérialisme colonial européen a pour objectif le débouché pour les capitaux et repose sur une vision expansionniste. Pour Hannah Arendt, l'une des raisons du totalitarisme tient donc à l'impérialisme colonial (...)
[...] Hannah Arendt propose sa vision de la société moderne, notamment inspirée de Benjamin Constant (Discours à l'Athénée, 1819). S'inspirant également de l'antiquité, elle veut prolonger la vita activa à partir de ses racines anciennes sans négliger le recul philosophique qui se perd au sein de la société moderne. Contrairement à se que prétendent certains accusateurs, Arendt ne fait pas preuve d'antimodernisme mais fait plutôt preuve d'une grande clairvoyance. La fin du chapitre premier résume bien la pensée de Hannah Arendt dans La condition de l'homme moderne : lorsque le souci de l'éternel triompha de toutes les aspirations à l'immortalité, ce ne faut pas l'œuvre de la réflexion philosophique. [...]
[...] Dans les camps de concentration, il y avait un processus sélectif entre juifs et non juifs. Ce n'est pas le cas dans le système totalitaire stalinien. Eichmann à Jérusalem Hannah Arendt, par sa réflexion sur la procès Eichmann, a eu des conséquences politiques. Arendt soutient que le procès Eichmann vise à renforcer l'unité de l'Etat d'Israël qui se voit contester de la part des palestiniens la création de l'Etat juif. Le procès viserait à rappeler aux migrants pour l'Etat d'Israël a été créé. [...]
[...] Pour Hannah Arendt, l'une des raisons du totalitarisme tient donc à l'impérialisme colonial. Le troisième volume est comparatiste : pour Arendt, si l'on compare nazisme et stalinisme, ils ne sont pas devenus Total au même moment. Elle distingue également Lénine et Mussolini de Staline et Hitler. Alors que Lénine et Mussolini ont mis en place des régimes autoritaires, Hitler et Staline ont, eux, mis en place des régimes totalitaires. Il faut bien distinguer autoritarisme et totalitarisme. La domination totalitaire c'est avant tout la domination des masses. [...]
[...] HANNAH ARENDT (1906-1975) Connaissances Biographiques Enfance et formation Hannah Arendt est née dans une famille juive allemande. A 18 ans, elle s'inscrit à l'Université de Marbourg où elle reçoit l'enseignement de Martin Heidegger, grand philosophe du XXème siècle mais membre du NSDAP, parti nazi. La relation étroite entre Arendt et Heidegger est visible dans Lettres et autres documents (1925-1975). Elle consacre sa thèse à Saint- Augustin : Le concept d'amour chez Saint-Augustin en 1929. Elle continue ses études à Fribourg entre 1929 et 1933, influencée par le fondateur de la phénoménologie, Edmund Husserl. [...]
[...] Arendt cherche une pensée philosophique permettant l'émancipation. II- Connaissance de l'œuvre Les origines du totalitarisme Cette première œuvre majeure repose sur trois études : sur l'antisémitisme, sur l'impérialisme et enfin sur le système totalitaire. Arendt dit en introduction la terrifiante originalité du totalitarisme ne vient pas à la venue au monde de nouvelles idées, elle tient à la rupture avec notre tradition Arendt s'oppose à la théorie intentionnaliste dans l'analyse des historiographiques et s'inscrit donc dans la théorie fonctionnaliste. L'approche intentionnaliste tend plutôt à présenter les faits historiques comme le résultat de la volonté des individus alors que l'approche fonctionnaliste, au contraire, tend plutôt à considérer que les évènements ne dépendent pas uniquement de la volonté des individus, et qu'il existe un environnement, un contexte, avec lequel ils doivent composer -quel qu'ils soient- voire, éventuellement, qui s'impose à eux. [...]
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