« De corps, chaque homme est un ; d'âme jamais » souligne Hermann Hesse à propos de son personnage Harry Haller dans Le loup des steppes. Habitué à vivre dans la solitude et en dehors de toute relation véritable avec le monde extérieur, lorsque celui-ci rencontre Hermine, il découvre de nouvelles sensations qu'il ne sait plus maîtriser et qu'il ignorait jusqu'alors. Il se retrouve face à une dualité entre ce qu'il pensait être et ce qu'il est désormais. Quelle est donc cette représentation de soi et du monde dont chaque homme a le pouvoir ? Qu'est-ce qui différencie l'animal qui agit par simple réflexe et qui ne dépasse pas le simple sentiment de soi, de l'homme, être responsable ? Qu'est-ce que prendre conscience ?
Il s'agit dans un premier temps d'éclairer cette notion : le terme conscience vient de « cumscientia » et signifie « accompagné de savoir ». La conscience est alors d'abord tout phénomène de la vie intérieure, toute représentation qu'un sujet peut se faire d'un objet. La conscience est dite « réflexive » lorsque le sujet et l'objet sont la même personne. Dans ce cas, il s'agit de savoir ce qu'est prendre conscience, mais aussi prendre conscience de soi. Il existe aussi une conscience morale, qui existe dans l'esprit de chaque homme.
Pourtant, qu'est-ce que véritablement prendre conscience ? On peut en effet se demander si l'objet que se représente un sujet est véritablement cette représentation dans la réalité, ce qui nous conduit à nous interroger sur la représentation que l'homme se fait de sa conscience, de soi-même et du monde qui l'entoure, à savoir si celle-ci est fondée ou fictive.
Il conviendra alors dans un premier temps de considérer l'acte de penser, l'acte de se représenter cette conscience. Puis il s'agira de savoir si cette identité que chaque homme possède est donnée, ou si elle reste toujours à conquérir et à construire. Enfin, nous prendrons en compte la visée transcendante de la conscience afin de définir ce qu'est véritablement prendre conscience (...)
[...] Alin pense en effet que la conscience ne peut pas être immorale, puisque c'est elle-même qui nous permet de se représenter celle-ci et de prendre connaissance de soi et du monde. C'est d'ailleurs Rousseau qui est persuadé qu' il y a au fond de chaque âme un peu de vertu et de justice La conscience serait alors morale, d'où l'expression cas de conscience ou encore voix de la conscience Ainsi, la conscience serait une sorte de juge entre le bien et le mal, c'est pourquoi il est par ailleurs difficile de juger quelqu'un si celui-ci n'était pas conscient lorsqu'il a commis sa faute : dans le cas ou celui-ci est somnambule, ou bien atteint d'une maladie psychologique altérant sa façon de prendre conscience des évènements. [...]
[...] Bien que cette indétermination soit réfutée par certains philosophes comme Leibniz, qui distingue les perceptions des aperceptions et pense alors qu'il existe une certaine prédétermination chez l'homme puisqu'il existe une cause à chaque effet, bien que cette cause soit parfois inconnue et que le sujet n'en prenne donc pas conscience : tout état serait le résultat d'un état précédent et toute perception d'une perception précédente la conscience de l'homme aurait alors une dimension à la fois intellectuelle et psychique. Et ce dernier ne prendrait pas toujours conscience de lui-même en réalité. Mais l'intériorisation n'est rien sans l'extériorisation, c'est pourquoi on peut se demander si prendre conscience, ce n'est pas aussi et surtout prendre conscience de ce qui nous entoure et du monde que l'on perçoit. [...]
[...] Il existe aussi une conscience morale, qui existe dans l'esprit de chaque homme. Pourtant, qu'est-ce que véritablement prendre conscience ? On peut en effet se demander si l'objet que se représente un sujet est véritablement cette représentation dans la réalité, ce qui nous conduit à nous interroger sur la représentation que l'homme se fait de sa conscience, de soi-même et du monde qui l'entoure, à savoir si celle-ci est fondée ou fictive. Il conviendra alors dans un premier temps de considérer l'acte de penser, l'acte de se représenter cette conscience. [...]
[...] Enfin, nous prendrons en compte la visée transcendante de la conscience afin de définir ce qu'est véritablement prendre conscience. Nous allons ainsi, dans un premier mouvement, prendre en compte la particularité de l'homme. C'est la dignité et la raison qui font la supériorité de l'homme à travers ce qui l'entoure : il serait ridicule en effet de parler de l'irresponsabilité d'une pierre ou encore de la vie que mène un animal, ou encore un bébé ou un fou. C'est une évidence que Pascal souligne dans Pensées et Opuscules : L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature ; mais c'est un roseau pensant ; l'univers peut lui ôter la vie, l'homme restera toujours plus digne que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt Prendre conscience semble donc être une particularité de l'homme qui fait de lui un être digne de penser. [...]
[...] Habitué à vivre dans la solitude et en dehors de toute relation véritable avec le monde extérieur, lorsque celui-ci rencontre Hermine, il découvre de nouvelles sensations qu'il ne sait plus maîtriser et qu'il ignorait jusqu'alors. Il se retrouve face à une dualité entre ce qu'il pensait être et ce qu'il est désormais. Quelle est donc cette représentation de soi et du monde dont chaque homme a le pouvoir ? Qu'est-ce qui différencie l'animal qui agit par simple réflexe et qui ne dépasse pas le simple sentiment de soi, de l'homme, être responsable ? Qu'est-ce que prendre conscience ? [...]
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