L'objet de ce texte est de s'interroger sur la richesse de certains. En retrouvant l'origine de cette richesse, Pascal polémique sur la notion même de propriété en analysant l'idée que cette répartition des biens soit naturellement due. Le problème central du texte est donc de s'interroger sur les fondements de la possession de biens en abondance. La propriété est–elle un droit naturel ? Relève-t-elle de lois naturelles comme le prétendent les riches ? Comment envisager le fait de naître pauvre ou riche ? Sommes-nous prédestinés à l'un plutôt qu'à l'autre ?
[...] Il réfute ainsi toute prédestination à naître dans une famille plutôt que dans une autre. Par conséquent, il considère que tous les hommes sont, par nature, égaux, que nul lien naturel ne les attache à la condition de riche plutôt qu'à celle de pauvre. Ensuite Pascal examine l'origine même des richesses. Il commence par exprimer la thèse des Grands concernant la provenance de leurs richesses : Vous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres Puis il s'y oppose sous la forme d'une question rhétorique interro-négative qui met en évidence que, de même que pour leur naissance dans une famille riche, le hasard intervient aussi à chaque génération dans l'acquisition et la conservation des biens par leurs ancêtres. [...]
[...] Pascal réfute catégoriquement cette vision de la propriété en poursuivant la comparaison : Vous n'avez aucun droit de vous-même et par votre nature, non plus que lui (c'est à dire l'homme de l'image) Autrement dit, Pascal réfute l'idée selon laquelle les Grands ont un droit à leur richesse, fondé sur quelque qualité et sur quelque mérite qui soient en eux et les en rendent plus dignes que d'autres. Pour Pascal la possession de richesses est due au hasard, c'est à dire à la rencontre de séries causales indépendantes. Il développe ensuite cette idée en retraçant ces séries de causes à l'origine de la naissance dans une famille riche, et pousse plus loin l'idée en faisant dépendre du hasard le fait même de naître. Il insiste sur la multiplicité des hasards dont dépendent les conditions de la naissance. [...]
[...] Mais Pascal ne semble pas remettre en cause l'existence même de la noblesse et critiquer la société du XVIIe siècle. Ce texte n'est certainement pas un appel à la rébellion contre les Grands, il a plutôt une valeur didactique puisqu'il enseigne à la noblesse sa véritable nature. Il reste cependant un point à éclaircir, et la question sur l'origine des richesses l'amorçait, il s'agit de la transmission des biens. Comment se fait-t-elle ? Sur quelle loi se base-t-elle ? Cette transmission des richesses de génération en génération pose la question de l'héritage. [...]
[...] Premier discours sur la condition des Grands, Pascal L'objet de ce texte est de s'interroger sur la richesse de certains. En retrouvant l'origine de cette richesse, Pascal polémique sur la notion même de propriété en analysant l'idée que cette répartition des biens soit naturellement due. Le problème central du texte est donc de s'interroger sur les fondements de la possession de biens en abondance. La propriété est-elle un droit naturel ? Relève-t- elle de lois naturelles comme le prétendent les riches ? [...]
[...] Pascal, à cet endroit du texte, récapitule ce qu'il a montré, le fait que la richesse dépende de la naissance d'une part et des lois positives d'autre part : ce n'est que cette rencontre du hasard qui vous a fait naître, avec la fantaisie des lois favorables à votre égard, qui vous met en possession de tous ces biens. Pascal reprend l'idée que même le fait d'être riche s'explique et dégage les deux facteurs déterminant le fait d'être noble, le hasard et la loi positive. Celle-ci apparaît sur le même plan que les hasards de la naissance, comme une cause de la richesse de certains, au détriment d'autres. [...]
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