Dissertation philosophique se penchant sur la place du progrès technique dans le progrès de l'humanité.
[...] L'homme confronté quotidiennement à la société moderne est assailli de toutes parts par le progrès technique, et par tous ses aspects négatifs. Ne peut-il cependant pas profiter d'autres sortes de progrès ? Le progrès technique, en le libérant des tâches serviles, pourrait-il justement lui faire profiter davantage de ces autres progrès ? Le progrès scientifico-technique, bien qu'incontestable, ne peut suffire à un véritable progrès de l'humanité. Ce dernier devrait en effet être pour tous, l'humanité étant un ensemble de personnes ; or, le progrès technique se caractérise peut-être justement par son inégalité. [...]
[...] Le progrès de l'humanité se réduit-il au progrès technique ? Dans l'esprit commun, progrès technique et progrès de l'humanité sont souvent confondus au sein du terme générique de progrès La place majeure qu'a occupé la technique dans l'évolution vers la société moderne a en effet tendance à dissimuler les autres facteurs de progrès aux yeux de l'homme du XXIème siècle. Mais quelle est la part exacte de la technique dans le progrès de l'humanité ? Comment s'explique l'importance de la technique ? [...]
[...] Pour lui, l'intelligence se définit ainsi par l'atteinte d'un certain degré de maîtrise technique. Les exemples sont cependant nombreux de maîtrise technique animale : castors, fourmis ou abeilles sont capables de bâtir des édifices. Ces créations, certes complexes pour certaines, ne sont pas pour autant comparables avec celles de la technique - spécifiquement humaine dans la mesure où elles sont immuables : le miel ne devient pas meilleur au fil des générations d'abeilles. Il ne saurait donc y avoir technique sans progrès. [...]
[...] La part importante du progrès technique dans le progrès de l'humanité implique donc précisément l'existence d'un progrès moral conséquent. Grâce au progrès technique, la machine pourrait d'autre part remplacer l'homme dans les tâches les plus serviles, et le libérer d'une entrave au progrès de l'humanité. Cette utopie est développée par Descartes dans la VIè partie du Discours de la Méthode : [il faut inventer] une infinité d'artifices qui ferait qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre, et de toutes les commodités qui s'y trouvent On pourrait de même se consacrer à la religion, à l'art, combattre son individualité, au profit de valeurs plus spécifiquement humaines Ainsi, le progrès technique est indispensable au progrès de l'humanité, et offre à l'homme des perspectives séduisantes : une libération de l'esclavage du travail, et une jouissance absolue des fruits de la terre Cependant, cet Eden dont rêvait Descartes reste une pure utopie, à l'heure où la technique, plutôt que de rendre le travail plus aisé, asservit l'homme et le conduit au chômage, ou à l'exclusion. [...]
[...] Le courageux geste de ces artisans fut sévèrement puni, autant puni qu'un meurtre : par la peine de mort. S'opposer au progrès technique semble alors synonyme de s'opposer au progrès de l'humanité. Pourtant, ce combat contre le progrès technique se perpétua, par exemple avec l'insurrection des Canuts en 1831 à Lyon, ou de manière plus contemporaine, par le biais de l'altermondialisme. La critique du progrès technique peut se faire sur plusieurs plans : tout d'abord, le taylorisme et le travail à la chaîne, conséquences directes de l'industrialisation de masse, conduisent à une mécanisation du travail déshumanisante. [...]
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