Bienfaits de l'indifférence, apathie, froideur, absence de désir, émotions, immoralité, absence d'enjeux, détachement à la vie, déterminisme naturel, reconnaissance d'autrui, dépression, sagesse, indifférence à soi
"L'opposé de l'amour n'est pas la haine, c'est l'indifférence, l'opposé de la vie n'est pas la mort, c'est l'indifférence", disait Elie Wiesel. Être indifférent à quelque chose ou à quelqu'un, ce n'est pas seulement être neutre, c'est avoir un certain détachement vis-à-vis d'une situation donnée. L'indifférence ne serait qu'insensibilité, l'apathie, froideur, au premier abord l'indifférence semble indiquer seulement un manque : c'est l'état de celui qui n'éprouve ni douleur, ni plaisir, ni désir, ni crainte. On pourrait entendre dans la notion d'indifférence une incapacité à changer, à se laisser changer par l'émotion (ce qui nous met en mouvement), mais aussi la négation de la différence, l'enfermement sur soi.
[...] Ainsi il y a une réelle dépendance entre les êtres humains. Sartre dit Autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même ce qui signifie qu'autrui m'oblige à surmonter la partie rigidifiée de moi-même pour ma liberté. Autrui m'est indispensable, car il m'oblige par exemple à me rendre compte de mes défauts et à essayer de les compenser. Ainsi être indifférent à autrui, c'est aussi nier cette reconnaissance qu'autrui peut m'apporter, et on voit bien ici la limite de l'indifférence, car être indifférent à l'humanité tout entière c'est être indifférent à soi, parce que nous sommes des êtres pour autrui : nous ne pouvons exister que pour d'autres consciences et par elles reconnus. [...]
[...] Je ne suis pas indifférent à ce qui m'importe, et inversement. Elle consiste à n'en accorder aucune à un fait, à des paroles, ou à une personne. C'est une distance suffisamment grande que met le sujet entre lui et un objet jusqu'à ce qu'il ne le considère pas. Cette distance peut être géographique, nous sommes indifférents aux décès qui sont en train de se produire à cet instant quelque part dans le monde. Il est légitime d'être indifférent à ce qui se passe loin de nous, car on ne se représente pas cet horizon tel qu'il est. [...]
[...] Est-il préférable d'être indifférent ? L'opposé de l'amour n'est pas la haine, c'est l'indifférence, l'opposé de la vie n'est pas la mort, c'est l'indifférence , disait Elie Wiesel. Être indifférent à quelque chose ou à quelqu'un, ce n'est pas seulement être neutre, c'est avoir un certain détachement vis-à-vis d'une situation donnée. L'indifférence ne serait qu'insensibilité, apathie et froideur. Au premier abord, l'indifférence semble indiquer seulement un manque : c'est l'état de celui qui n'éprouve ni douleur, ni plaisir, ni désir, ni crainte. [...]
[...] Et donc si on est insensible à rien, et qu'on ne veut rien, on ne fait rien. Or en considérant que la liberté c'est justement s'engager, c'est une conquête, c'est faire un choix guidé par sa volonté, et de dépasser le déterminisme naturel. Une vie bâtie sur l'indifférence serait impossible, elle serait une non-vie, un état non déterminé. Il apparaît donc que l'indifférence n'est pas un choix, mais un non-choix allant niant la volonté de l'homme, alors même que cette volonté fait son essence et permet une liberté consistante. [...]
[...] C'est ce que dit Bergson : n'est-on pas d'autant plus libre qu'on agit poussé par des raisons, contraires aux raisons. C'est là ce que montre Bergson, dans l'évolution créatrice. En effet, comme le dit Pascal : le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas. En conclusion, il faut sinon une passion, du moins un intérêt, pour que les choses ou les êtres se détachent les uns des autres, prennent du relief, pour qu'émergent des différences de valeur. Toutefois, il faudrait se demander si cet engagement dans le non-engagement ne serait pas lui-même aliénateur (Bardamu, Céline). [...]
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