Pouvons-nous faire confiance à l'opinion ?

Thèmes abordés

Philosophie, confiance, vérité, vérité matérielle, vérité rationnelle, opinion, jugement, expérience, communauté, parole, connaissance, autrui, source d'information, crédulité, Freud, Platon, effet de foule, ignorance, croyance, émotion

Résumé du document

Si l'opinion est considérée par certains comme un bon moyen d'accéder simplement et rapidement à la vérité, alors il est étonnant que certains aient été tués, au nom d'une opinion tenue comme vraie, mais qui ne l'était pourtant pas, par un système totalitaire.
L'opinion qui se présente comme un avis, un jugement d'un individu ou un groupe d'individus peut-il se présenter comme contraire à la vérité ou source de vérité, tel que l'on puisse « faire confiance à l'opinion » par exemple ?
Or, l'opinion n'a-t-elle que pour ambition de tromper l'Homme en le menant sur une voie contraire à la vérité ou est-elle elle-même source de vérité ?
Un tel problème se pose parce que l'homme est en continuelle recherche de la vérité, savoir est considéré comme nécessaire par tous, puisqu'ontologiquement en manque d'explication.

Extraits

[...] Pouvons-nous faire confiance à l'opinion ? Si l'opinion est considérée par certains comme un bon moyen d'accéder simplement et rapidement à la vérité, alors il est étonnant que certains aient été tués, au nom d'une opinion tenue comme vraie, mais qui ne l'était pourtant pas, par un système totalitaire. L'opinion qui se présente comme un avis, un jugement d'un individu ou un groupe d'individu peut-il se présenter comme contraire à la vérité ou source de vérité, tel que l'on puisse « faire confiance à l'opinion » par exemple ? [...]

[...] Il est donc compréhensible que des opinions comme l'opinion commune soient mises en avant. Naturellement, nous nous dirigeons vers les endroits où l'on trouve le plus de monde, la foule attire la foule, donc l'opinion par sa simplicité d'accès attire le peuple. C'est ce qui fait d'elle une vérité, puisque si une communauté entière partage une opinion, pourquoi celle-ci serait fausse ? Nous retrouvons ici encore une fois l'aspect économe de l'Homme qui préfère croire pour savoir, qu'accéder à la vérité directement, et ceci pour les mêmes raisons que celles exposées précédemment. [...]

[...] En agissant selon ce qu'il « sait », l'homme peut être mené à réaliser des actes n'ayant aucun fondement à son origine alors que l'individu pense en avoir, c'est-à-dire que celui-ci va penser agir en connaissance de cause, mais il ne connait que l'opinion fausse. Cette perspective mène à des fautes morales ou légales, juridiques de la part de l'individu. Et ceci à son insu puisqu'il est inconscient de son non-savoir, l'opinion ne s'impose pas à l'homme, puisqu'elle est subjective, mais elle s'immisce inconsciemment. Pour finir, focalisons notre attention sur la définition de l'opinion, elle est décrite comme un avis, jugement personnel, subjectif. Nous n'avons pas encore traité cette particularité de l'opinion, à savoir que celle-ci est subjective. [...]

[...] Comme a pu le dire Platon « L'opinion est quelque chose d'intermédiaire entre la connaissance et l'ignorance ». L'opinion est par définition un avis, il correspond à la première phase de recherche en ce qui concerne le sujet étudier. En ayant une opinion, qu'elle soit vraie ou fausse, nous nous éloignons de l'ignorance. Elle correspond au dépassement de cet état d'inaptitude humain à fournir une information sur le sujet étudié. Le premier sens de « pouvoir » attire l'attention sur les capacités, les moyens disponibles, soit ici de la quantité d'informations disponibles pour prendre une décision : ai-je assez d'information concernant le sujet pour avoir confiance. [...]

[...] Nous ne pouvons pas admettre une vérité comme unique, puisqu'il n'existe pas de modèle décrivant la vérité, il s'agira donc de voir l'opinion non pas comme la vérité, mais comme l'accès à une vérité. Loin de l'idée commune donnant à voir l'opinion comme la vérité absolue, nous avons pu apprendre que l'opinion a un rôle transitoire entre deux états personnels, elle décrit une vérité naissante, non rationnelle, mais tout aussi valable. De plus la croyance à une opinion n'est pas possible, mais nécessaire, dans tout raisonnement logique, et permet donc d'accéder à une vérité. [...]