Le pouvoir des mots - publié le 12/01/2009

Résumé du document

Le pouvoir des mots, dissertation de philosophie niveau Hypokhâgne



Les mots comportent un pouvoir intrinsèque que révèle la pensée. C'est un pouvoir protéiforme utilisé de diverses manières et à des fins tout aussi multiples. Tout est fonction de choix dans les mots et leur pouvoir s'exprime en fonction de ces choix, des interprétations qu'ils peuvent susciter. Le fait de reconnaître un pouvoir aux mots induit in media res que la matière verbale, le langage n'existe pas qu'à des fins purement utilitaires. Le langage en plus d'être un outil de communication entre les hommes constitue également la matière première qui grâce à sa richesse et son ambivalence leur permet de penser le monde qui les entoure.

Extraits

[...] La guerre ne disparaît pas pour autant. Mais le XXème siècle avec son cortège de conflits et de procédés inédits laisse présager que l'Europe tout du moins ne cherche à reproduire ce genre d'évènements qui plus est dans un monde où l'existence de l'arme nucléaire peut à tout moment tout supprimer (comme le fantasme Kubrick dans Docteur Follamour, alors en plein contexte de guerre froide). L'irréparable peut être évité au moyen du dialogue et La diplomatie constitue une nécessité qui n'existe que par et à travers les mots. [...]

[...] et sont finalement déshumanisés. La transmission des œuvres se fait par voix orale mais elles perdent de leur intensité car le texte est récité par un individu qui même inconsciemment lui donne déjà une interprétation singulière. Les mots perdent de leur force. La mémoire de l'homme est certes bien entraînée mais le mot perd le pouvoir qu'il comportait avec l'écriture. Ecrit ou prononcé, le mot s'anime, dès lors que le sujet lui confère, en plus d'une harmonie, un sens et une interprétation. [...]

[...] Sous l'appellation de maître à penser, ne se range pas ces oreilles bienveillantes et attentives mais les auteurs de méthodes miracle pour trouver la sérénité, et plus largement la publicité. En effet à l'ère de l'homo consommatus le pouvoir des mots est indéniable. Ce pouvoir n'est certes pas entre les mains du consommateur aveugle qui, séduit par un slogan, cherche l'objet qui l'aidera fondamentalement à vivre mieux ! En tout cas, les mots répondent à une logique qui a été travaillée, à une stratégie qui consiste à trouver l'habile phrase qui fera mouche et restera dans tous les esprits jusqu'à concrétiser l'achat de l'objet. [...]

[...] L'écriture comporte ainsi un pouvoir libérateur. Lorsque personne n'est capable d'entendre ce qu'un homme ressent le besoin de DIRE, elle reste le confident le plus sur d'autant plus qu'il permet de conserver une trace et de transmettre ces réflexions aux générations à venir. Relève de la nécessité presque compulsive qui fait que le sujet pensant est dévoré de dire les choses et qu'il y voit une conséquence directe sur les générations futures. Sartre nous dévoile plus ou moins cette nécessité et permet de préciser en quoi consiste la puissance même de l'écriture dans les mots, son autobiographie scandée comme le fut sa vie, selon deux activités majeures : lire et écrire. [...]

[...] Que disent les mots ? Comment nommer les choses sans tomber dans le populisme ou dans un discours de rhéteur inintelligible ? Il y a une véritable difficulté aujourd'hui à nommer les choses et rester dans le politiquement correct. Richard Senghor consacre dans la revue Esprit de janvier 2006, un article intitulé la question noire en France et développe quelques lignes sur la complexité des interprétations des multiples termes désignant les membres la communauté noire. Derrière chacun d'entre eux, la connotation est patente. [...]