Dans la société actuelle, les individus sont dissemblables par leurs inégalités de fortune, leur statut voire leurs différences physiques et intellectuelles. La notion de faible et par conséquent de fort naît de la manifestation de ces inégalités.
Ceux qui se désignent faibles ou qui sont nommés de cette manière par les forts sont donc les pauvres, les ouvriers, les femmes et les idiots. Les faibles manifestent-ils dans tous les champs de la vie sociale une force réelle ? Sur quoi cette force est-elle-basée ? (...)
[...] Il soutient que le corps est un rapport de forces entre forces dominantes et forces dominées. Les forces dominantes sont dites actives, les forces dominées, réactives. Pour le maître, le fort, les deux types de forces sont en équilibre. En revanche, pour l'esclave, le faible, les forces réactives prennent le dessus. Elles sont les forces du souvenir, des traces laissées par les évènements. L'esclave n'agit donc pas. Il se souvient des actions de révolte de ses semblables, ressent de la culpabilité, des remords pour s'accuser et accuser les autres. [...]
[...] Elle mourra, tel est le prix que paient souvent les faibles rebelles au nom de la raison et de la liberté. Quant-à Marx, dans le ‘'Manifeste du Parti Communiste'' (1848), il fondera toute son idéologie sur la capacité des faibles à agir face à l'oppression. Il part du principe que toute société jusqu'à nos jours est l'histoire de la lutte des classes. Oppresseurs et opprimés en perpétuelle opposition ont mené une lutte ininterrompue, tantôt secrète, tantôt ouverte. Ils sont l'homme libre et l'esclave (Hegel, ‘'La dialectique du maître et de l'esclave dans la phénoménologie de l'esprit''), le seigneur et le serf. [...]
[...] Les riches ou forts, créent un contrat social qui est un contrat de dupes, et imposent des lois fondant la société civile, lois qui leur sont entièrement favorables et légalisent l'inégalité des biens. Rousseau décrit ce type de pratique : ‘'Telle fût, ou dû être, l'origine de la société et des lois, qui donnèrent de nouvelles entraves au faible et de nouvelle force au riche''. Ce type de société s'étend dans le monde entier, mais les relations entre les sociétés restent régies par la loi de nature, à la différence des citoyens qui obéissent au droit civil. Il en résulte l'apparition des guerres nationales. [...]
[...] Cigale qui paraît plus forte (mentalement). Quoiqu'il en soit, l'accomplissement de la servitude laborieuse conduit à une véritable indépendance et est désignée comme la source du progrès historique, comme le cheminement vers le règne et la justice. Après, la puissance des faibles réside dans la poursuite de fins conformes à la raison et à la justice. Platon, dans ‘'Gorgias'' (-390 a JC) détruit par son argumentation la puissance de la rhétorique qui vise essentiellement le plaisir, l'obtention du pouvoir politique, le succès et la réussite dans la cité (et non de la cité) au profit de la philosophie qui nous conduit vers la sagesse, la justice et le Bien. [...]
[...] Ceux qui se désignent faibles ou qui sont nommés de cette manière par les forts sont donc les pauvres, les ouvriers, les femmes et les idiots. Les faibles manifestent-ils dans tous les champs de la vie sociale une force réelle ? Sur quoi cette force est-elle-basée ? La faiblesse elle-même peut elle produire ces effets ? Est-elle positive ? Admet-elle des limites ? Nous tâcherons de répondre à ces questions en étudiant tout d'abord les conditions de formation et d'exercice de cette force. Ensuite, nous verrons en quoi cette domination des faibles sur les forts est créatrice dans l'histoire de l'humanité. [...]
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