Dans notre société, l'argent, omniprésent, est devenu le moyen par excellence. Cependant, Voltaire, dans ses Lettres philosophiques, écrit ceci : « Je ne sais pourtant lequel est le plus utile à un Etat, ou un seigneur [...] qui se donne des airs de grandeur en jouant le rôle d'esclave dans l'antichambre d'un ministre, ou un négociant qui enrichit son pays [...] et contribue au bonheur du monde ». Il s'agit ici de se demander si le pouvoir est lié à l'apparence ou au fruit d'un travail, les deux étant soit demandeurs, soit vecteurs d'argent. La problématique suivante peut donc être posée : dans quelles mesures l'argent amène-t-il le pouvoir ? (...)
[...] L'argent et le pouvoir sont liés. Ainsi celui qui maîtrise l'argent maîtrise également le pouvoir. En effet, le pouvoir peut se définir par le contrôle, notamment le contrôle que l'on peut exercer sur les autres. Celui qui possède l'argent possède les moyens, ou du moins une partie. Il peut choisir de les distribuer ou de les prêter sous certaines conditions qu'il aura établi. Celui qui possède l'argent exerce donc un pouvoir sur ceux qui n'en ont pas ou qui en ont besoin. [...]
[...] Il peut s'agir alors de l'argent ou du pouvoir. Ainsi, dans L'Avare de Molière, Cléante est prêt à accepter n'importe quelle condition pour obtenir de l'argent pour s'enfuir avec Marianne, allant jusqu'à s'endetter, ce qui pourrait risquer son avenir et donc sa réussite. De même, dans le roman L'Argent de Zola, alors que l'Universelle n'était au début qu'un moyen, elle est progressivement devenue une fin. Puis cette fin est devenue la hausse du prix de ses actions et ceci, cette cupidité, cette confusion entre la fin et les moyens a mené Saccard à sa perte. [...]
[...] L'argent peut donc recentre tout notre intérêt sur lui-même et nous priver ainsi de tout accès au pouvoir. L'argent, à cause de son caractère de moyen universel et omniprésent, peut annihiler en nous toute fin. Il ne reste que les moyens. C'est ce qui se passe pour le cynique. Il n'a plus de but et ne voit que les moyens. Ainsi il ne s'intéresse pas au pouvoir. Dans la civilisation de l'argent, tout a un prix donc rien n'a de valeur, plus rien ne suscite d'intérêt. [...]
[...] L'argent est, par sa qualité d'outil, de moyen par excellence et universel, par la maîtrise qu'il confère à son possesseur ou par le superaditum vecteur d'accession au pouvoir. Cependant, à cause de son caractère aliénant, il peut également nous éloigner du pouvoir : soit parce qu'il peut nous priver de but, soit en nous isolant les uns des autres, nous privant ainsi de tout pouvoir. L'argent peut apporter avec lui certaines pathologies. Un effet, il peut être recherché pour lui-même, s'écartant ainsi de sa fonction initiale de moyen et donc son propriétaire du pouvoir. [...]
[...] L'argent peut donc nous priver de but et en particulier celui que peut-être le pouvoir. L'argent est défini comme le moyen par excellence, le moyen universel et ceci à tel point que notre société s'est basée de plus en plus dessus. Cependant, au Moyen-âge ou durant l'Antiquité, avant que l'argent ne devienne si important, si omniprésent dans notre société, le commerce de celui-ci était confié aux étrangers, aux personnes en marge de la société. Si ce commerce se passait mal, cela n'engageait que l'étranger. [...]
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