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« Il y a une animalité de l'homme, puisque l'homme sent, éprouve du plaisir et souffre comme l'animal », a déclaré le célèbre philosophe Jean-Jacques Rousseau, alors qu'il tentait de faire valoir les droits des animaux. Pour leur attribuer des droits, faudrait-il admettre qu'ils aient une conscience, et qu'en ce cas, puisqu'ils sont en mesure de souffrir, la nécessité de les protéger de la même manière que nous nous protégeons s'avère indispensable. Or, être doté d'une conscience, n'est-ce pas le propre de l'homme, comme l'assurait Descartes ? Dès lors, Rousseau serait-il en tort d'affirmer qu'il y existe une « animalité de l'homme », puisque les animaux seraient dépourvus d'une âme sensitive à l'instar de l'homme ? Les débats autour du sujet sont nombreux, et existent depuis l'Antiquité, avec Aristote qui semble en être le précurseur. Ainsi, pour éclaircir ce sujet, nous nous demanderons pourquoi les écrivains peuvent-ils comparer les animaux aux hommes ?
[...] Rappelons que « comparer » consiste à examiner et les ressemblances, et les différences, entre deux cas, deux sujets. La réflexion se fera donc en deux temps : d'une part, nous verrons les arguments des écrivains qui soutiennent la thèse que l'homme et l'animal se ressemblent, puis nous examineront les arguments de ceux qui, à l'inverse, leur distinguent des différences de nature évidentes. C'est incontestable, l'homme et l'animal ont de nombreux points communs. Le premier, évoqué dans la première partie du devoir, est leur comportement similaire. [...]
[...] En effet, certains écrivains comparent les animaux aux hommes pour relever leurs différences et rejeter l'anthropomorphisme. Celui qui aura exposé une thèse brutale et qui nous semblerait aujourd'hui barbare n'est autre que le philosophe Descartes. Selon lui, on ne doit pas assimiler l'homme à l'animal puisqu'une différence de la perception de soi, de la conscience d'être réside entre les deux. Seul l'homme est à la fois capable d'avoir conscience de son existence, et donc à la fois capable de penser. [...]
[...] Or, Descartes estime que les animaux en sont incapables, et que comme ils ne ressentent rien, ils ne pensent pas. Et comme ils ne pensent pas, ils agissent donc toujours mécaniquement, sans réfléchir en amont à leurs gestes, d'où la théorie du mécanisme et de l'animal machine. Toutes ces hypothèses justifieraient les crimes commis contre l'animal, soit la vivisection pratiquée par les Cartésiens. Ici, Descartes aurait donc comparé l'homme à l'animal dans le but d'établir la façon dont nous pouvons et devons les traiter, soit de manière inférieure à nous, comme des sujets d'expérimentation, et cela justifie aussi le droit que nous nous donnons de consommer la chaire animale. [...]
[...] Dans ce texte où il apostrophe le philosophe Descartes à l'origine de la théorie de l'animal-machine, Voltaire rejette le « mécanisme » qui guiderait les actes des animaux, les forçant à se soumettre à leur instinct et non à leur raison. Selon Voltaire, les animaux ne sont PAS privés de connaissances, et sont capables de s'adapter aux situations. Par exemple, lorsqu'il donne l'image de l'oiseau qui « fait son nid en demi-cercle quand il l'attache à un mur, qui le bâtit en quart de cercle quand il est dans un angle, et en cercle sur un arbre », il prouve que les animaux sont en capacité de raisonner et de s'adapter, tout comme un maçon le ferait dans cet exemple-ci. [...]
[...] Voltaire accorde aussi les sentiments au animaux, qu'ils ont également en commun avec nous. « Tu découvres dans lui tous les mêmes organes de sentiment qui sont dans toi. », en dénonçant les pratiques affreuses que les cartésiens exercent sur les animaux qui torturaient sous prétexte que ces derniers ne ressentent rien, Voltaire expose ici une vérité toute contraire : les animaux sont doués des mêmes sentiments que nous, si bien la joie lorsqu'un chien perdu retrouve son maître, si bien la souffrance lorsqu'on les éviscère sans scrupule. [...]
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