La réflexion philosophique sur le langage qui commence véritablement avec Platon apparaît de façon remarquable dans la philosophie contemporaine, au point que la question du langage semble constituer le moteur de cette discipline aujourd'hui. Si la linguistique apparaît comme la science qui a pour objet d'étude le langage et le linguiste le sujet le mieux qualifié pour parler de cette réalité, la réflexion que porte le philosophe sur le langage n'apparaît-elle pas fortuite et le philosophe lui-même comme un imposteur ?
[...] Le philosophe substitue à la relation dyadique signifiant-signifié la trilogie signifiant - signifié - occurrence, ce qui le conduit à clarifier et élucider les propositions. Aussi veut-il éviter à l'homme le verbiage et les discours obscurs. Cette mission noble du philosophe est ce qui explique que la question du langage soit au cœur de la philosophie contemporaine. On comprend alors pourquoi Alain pense que la véritable philosophie commence par une réflexion sur le langage et qu'il peut écrire que "Qui n'a pas réfléchi sur le langage, n'a pas vraiment commencé à philosopher." Bibliographie CARNAP, Rudolf. La syntaxe logique du langage. WITTGENSTEIN, Ludwig. Tractatus logico-philosophicus. [...]
[...] C'est cette idée qu'exprime Wittgenstein en écrivant : « Le but de la philosophie est la clarification logique de la pensée ( . ) La philosophie a pour but de rendre claires et de délimiter rigoureusement les pensées qui autrement, pour ainsi dire, sont troubles et floues." Dans son entreprise de clarification et d'élucidation des propositions, le philosophe blâme la métaphysique et porte un regard critique sur la science. Le regard que le philosophe porte sur la science n'a qu'un seul but : analyser le discours scientifique en tant qu'il est une image de la réalité. [...]
[...] Pourquoi la question du langage est-elle au centre de la philosophie contemporaine ? La réflexion philosophique sur le langage qui commence véritablement avec Platon apparaît de façon remarquable dans la philosophie contemporaine, au point que la question du langage semble constituer le moteur de cette discipline aujourd'hui. Si la linguistique apparaît comme la science qui a pour objet d'étude le langage et le linguiste le sujet le mieux qualifié pour parler de cette réalité, la réflexion que porte le philosophe sur le langage n'apparaît-elle pas fortuite et le philosophe lui-même comme un imposteur ? [...]
[...] C'est l'examen de ce questionnement éminemment philosophique qui constitue l'objet de la philosophie aujourd'hui. Le constat que fait le philosophe dans son analyse du langage est que celui-ci repose sur des contradictions et que la métaphysique naît d'un mauvais usage du langage. C'est pour cette raison que la métaphysique est vivement condamnée par Rudolph Carnap qui affirme : "Toute la philosophie au sens classique du terme, qu'elle se proclame de Platon, St Thomas, Kant, Schelling ou Hegel, qu'elle édifie une noble métaphysique de l'Etre ou une philosophie dialectique apparaît devant la critique inexorable de la logique formelle comme une doctrine insoutenable, donc dépourvue de signification." Le langage est le moyen par lequel se transmet la culture, la connaissance, les valeurs d'une société donnée. [...]
[...] La méfiance et la suspicion que le philosophe observe à l'égard du linguiste ne sont pas fortuites ; elles sont liées au fait que dans son approche du langage, le linguiste ne cherche pas à le référer à la réalité extra-linguistique, c'est-à-dire à la réalité. Quelle relation peut-il exister entre le langage et la réalité ou entre la proposition et les faits ou encore, entre le mot et la chose ? Cette interrogation qui n'intéresse pas le linguiste est au contraire primordiale, capitale pour le philosophe : c'est elle qui est au cœur ou au centre de la réflexion de la philosophie contemporaine. [...]
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