Georges Brassens, chanteur, artiste, oeuvre, mort, paradoxe philosophique, engagement philosophique, sources littéraires, chanson
Connu et reconnu pour son perfectionnisme lexical et son sens de l'engagement à contre-courant des pensées dominantes de son époque, Georges Brassens est souvent cité comme une source d'inspiration par un grand nombre de chanteurs du moment, qu'ils soient issus du rap ou du slam. Derrière sa célèbre moustache et les sonorités de sa guitare sèche se cachait pourtant une âme interrogative et emplie de doute. Mettant le thème de la mort à égalité avec celui de l'amour, Georges Brassens semblait obsédé par la question de la postérité et donc de la mort qui prenait davantage de place dans ses pensées au fur et à mesure que sa foi s'effaçait au profit d'un athéisme militant, mais apaisé.
[...] En résumé, la peur de la mort est réelle, aussi, il fait le choix d'en rire pour ne pas devoir en pleurer. Brassens profite de la vie et des joies sans aucun remord, à la différence de Villon. Brassens va essayer de dédramatiser la mort, en la qualifiant avec humour, qui est parfois même un peu sarcastique. Il utilise ce procédé afin de la mettre à distance, afin d'y être d'avantage préparé. Dans Les funérailles d'antan par exemple, poème très ironique, où il dit que « on s'aperçut qu' le mort avait fait des petits ». [...]
[...] L'expression qu'il utilise « prendre la mort comme elle vient » va à contre-courant de l'expression traditionnelle ou le mot mort est remplacé par la « vie ». L'autre idée est la question de l'existence de Dieu qui obsède le poète chanteur. Dans les vers de Le Fossoyeur, le début et le fin du texte sont marqués par une évocation de Dieu. Ainsi dés le premier vers, on peut lire ou entendre « Dieu sait que je n'ai pas le fond méchant » et « Si du fond d'la terre on voit le bon Dieu » conclut le texte. [...]
[...] Mais pour comprendre davantage l'?uvre du chanteur sétois, il est aussi nécessaire de replonger dans ses racines familiales. Issu d'une famille catholique et recevant une éducation dans ce sens, son père est un athée convaincu et pousse son fils à s'interroger. Aussi, face à un monde qui semble le décevoir, il va douter de plus en plus en ses croyances et cela, jusqu'à en perdre la foi. En effet, il a une image peu glorieuse et flatteuse de Dieu qu'il considère souvent comme plus rude que la mort. [...]
[...] Il sait que la mort naturelle l'appelle : « La Camarde, qui ne m'a jamais pardonné, d'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez ». Cette phrase tirée de Supplique pour être enterré à la plage de Sète, renforce la thèse d'une mort inévitable. Brassens veut nous faire comprendre que la Camarde, c'est-à-dire la mort, l'appelle car il l'a jonché de fleurs, tout comme on dépose des fleurs sur la tombe d'un de nos proches. Avec cette phrase il traite ainsi avec humour sa mort proche inévitable, afin d'y être mieux préparé et de la rendre plus agréable. [...]
[...] Dans ce chaos d'un monde absurde, la foi est pour lui la manière de mieux comprendre l'univers. Il y a donc, chez Brassens, une ambiguïté entre le rejet de Dieu et un attachement viscéral aux principes moraux de l'église. En tant que bon chrétien, il est attaché à l'amour de son prochain qui passe par l'amitié, notion au c?ur de son ?uvre à l'image des Copains d'abord. Cette ambiguïté religieuse transforme Brassens en être fasciné par la mort, pour ne pas dire obsédé. [...]
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